L’invité de Yannick Urrien du mercredi 13 avril 2022
Christophe Rainetau habite maintenant à La Baule. Son nom est connu dans les milieux des services secrets. Il a passé 25 ans en Afrique. Expert en géopolitique et en sécurité, il a côtoyé les entreprises françaises du CAC 40 implantées sur ce continent et les coulisses du pouvoir de nombreux pays. Jusqu’à être accusé d’être derrière l’attentat de Bangui (Centrafrique) qui a tué une vingtaine de fidèles le 1er mai 2018. C’est le président lui-même, Faustin-Archange Touadéra, qui le visait en donnant son nom à la télévision : « J’ai compris que j’avais la mort en face de moi. Pourtant, je n’ai jamais cherché à déstabiliser le président. On a voulu me prêter différentes intentions aussi invraisemblables que déraisonnables… »
Christophe Raineteau est-il la cible de Vladimir Poutine ? Dans l’émission de Cyril Hanouna sur la chaîne C8, il a indiqué figurer sur la liste des cinq premiers noms à abattre du Président russe. Il est vrai que Christophe Raineteau, par ses actions en Afrique, a tenté de mettre des grains de sable dans le rouleau compresseur russe. Un journal de Moscou a même publié sa photo en une, en l’accusant d’être à l’origine de l’assassinat de trois journalistes russes. Ces trois reporters avaient été mitraillés le 31 juillet 2018 en Centrafrique, alors qu’ils enquêtaient sur les activités du groupe Wagner, cette organisation de sécurité privée russe connue pour avoir envoyé des mercenaires combattre en Ukraine et en Syrie pour le compte du Kremlin. Lors d’un déplacement à Madagascar, Christophe Raineteau a été placé en garde à vue pendant une semaine par la police aux frontières, alors que les agents russes l’attendaient à la sortie. Il a pu revenir en France grâce à l’intervention du ministère des Affaires étrangères et de Brigitte Macron. Fait-il encore l’objet d’un mandat d’arrêt pour cette affaire de meurtre de journalistes russes ? Après enquête, il apparaît que le dossier serait en « instruction » ou en « attente », ce qui induit que Moscou n’aurait pas l’intention de s’attaquer à Christophe Raineteau, tant qu’il ne revient pas gêner les activités de la Fédération de Russie en Moscou. Le message est clair.
Dans un livre de 250 pages, Christophe Raineteau revient sur son histoire et son métier qui consistait à sécuriser les industries françaises, dont celles du CAC 40, contre Daesh. Il témoigne en observant le déclin de l’influence française en Afrique, où l’islamisme gagne du terrain, mais aussi la présence de la Russie, qui devient un pays majeur en Afrique.
« Barbouze ? » de Christophe Raineteau est publié aux Éditions L’Harmattan.