Pierre Cassen, fondateur de Riposte Laïque : « Je suis de plus en plus sous le charme de la ville et de la région, je vais venir de plus en plus à La Baule. »
Le site Riposte Laïque est classé par les médias institutionnels au sein de la « fachosphère », or l’équipe fondatrice émane en réalité de la gauche et de l’extrême gauche républicaine et laïque. Pierre Cassen est connu dans le milieu de la presse parisienne puisqu’il fut dans les années 80 un responsable du syndicat du Livre CGT. Cette gauche laïque et républicaine s’est lancée dans l’aventure Riposte Laïque en 2007 afin de dénoncer l’influence croissante de l’islam en France. Le site a acquis une belle notoriété, il a fait l’objet de nombreux reportages télévisés, notamment lorsqu’il s’est insurgé contre les prières de rue à Paris, et son audience a explosé lors du débat télévisé de la primaire des Républicains de 2016. En effet, Alain Juppé a accusé Riposte Laïque d’être à l’origine de son surnom « Ali Juppé », relayé par les partisans de François Fillon…
Pierre Cassen et Christine Tasin apprécient La Baule et ils nous ont confié qu’ils passent beaucoup de temps dans la région. On ne peut pas en dire davantage pour des raisons de sécurité, puisqu’ils ont été menacés de mort et même attaqués à plusieurs reprises depuis des années. Pierre Cassen a accepté de s’entretenir avec Yannick Urrien chez l’un de ses amis baulois. Il a souhaité que la photo soit prise dans un décor neutre afin que l’endroit ne puisse pas être identifié.
Ecoutez Pierre Cassen sur Kernews
Kernews : Vous êtes le fondateur de Riposte Laïque. Aujourd’hui, vous êtes simplement un contributeur du site et nous allons parler de la liberté d’expression. On observe que depuis des années, vous êtes souvent poursuivi, parfois condamné, alors que l’on pourrait débattre et évoquer avec vous les points avec lesquels on est d’accord ou non…
Pierre Cassen : C’était la France d’avant… C’était la France qui était dans l’héritage de cette phrase attribuée à Voltaire : Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire… Aujourd’hui, les dominants disent : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites et je me battrai de toutes mes forces pour que vous ne puissiez jamais le dire ! » J’ai le souvenir des années 80 : dans un aéroport à Moscou, un Russe m’a pris dans ses bras en me disant que la France est un pays extraordinaire parce que c’est le pays de la liberté. J’ai l’impression que l’on est plus libre en Russie qu’en France au niveau des échanges, parce que le palmarès judiciaire est épouvantable. Christine Tasin est déjà passée douze fois devant une barre et il y a huit procès qui l’attendent ! Quant à moi, je suis passé plus d’une douzaine de fois dans un tribunal, j’ai déjà été auditionné par six juges d’instruction, je me suis pris 15 interrogatoires policiers, une perquisition à mon domicile, où l’on m’a pris mon téléphone et mon ordinateur… Et je ne vous parle pas des plaintes, des menaces et des intimidations diverses. Bref, en France, on a le droit de dire qu’il n’y a pas de solution en dehors de l’Union européenne, on a le droit de dire que l’islam est une religion d’amour de tolérance et de paix – là, vous n’aurez que des hommages – on a le droit de dire que l’immigration est une chance pour la France : c’est pareil, on vous ovationnera… Mais si vous avez le malheur, sur ces trois sujets, d’émettre un point de vue légèrement différent, comme expliquer que les valeurs de l’islam sont incompatibles avec celles de la France, dire que l’islam est un projet politique totalitaire, ou dire que partout où l’islam s’est installé, il y a eu des guerres et des remplacements de civilisation, immédiatement vous prenez les lois liberticides en étant poursuivi pour incitation à la haine.
Toute la presse institutionnelle dénonce fréquemment Riposte Laïque. Qui êtes-vous et quel est votre objectif ?
Nous avons créé le site il y a onze ans. Nous sommes un groupe issu du milieu laïc, tous les fondateurs de Riposte Laïque viennent de la gauche ou de l’extrême gauche. Il y a des communistes, des socialistes ou des écolos, mais surtout en provenance du milieu laïc et républicain.
Mais pourquoi la presse vous classe-t-elle dans ce que l’on appelle la fachosphère ?
Staline, du temps de sa splendeur, avait cette formule qu’il conseillait aux cadres du Parti communiste : « Quand vous avez affaire à un adversaire politique, commencez par le qualifier de fasciste en le traitant d’extrême droite. Le temps qu’il explique que ce n’est pas vrai, il ne pourra pas développer son argument ». En France, le terme extrême droite est le terme infamant. Pour les gens, c’est Adolf Hitler, avec tout ce que cela implique : donc, qualifier quelqu’un d’extrême droite, c’est forcément le rendre infréquentable. Quand vous lisez un communiqué de l’AFP, on dit sur Riposte Laïque que c’est un site d’extrême droite ou islamophobe ou condamné par la justice française pour incitation à la haine contre les musulmans. En trois phrases, ils vous ont habillé… C’est terminé, vous êtes infréquentable !
Oui, mais cela ne marche qu’un temps : j’ai bien vu dans une boulangerie de La Baule des gens vous reconnaître et venir vous féliciter…
Oui, parce que je suis à La Baule, j’y ai des amis. Je suis de plus en plus sous le charme de la ville et de la région, je vais venir de plus en plus à La Baule. En plus, cette ville est un peu dans l’esprit Riposte Laïque. Cela me fait plaisir d’être reconnu par des gens et, en général, tous ceux qui m’ont reconnu jusqu’à maintenant sont plutôt des gens qui nous tombent dans les bras. L’opinion évolue, elle comprend qu’il y a quand même un petit souci avec l’islam… La majorité de l’opinion n’a pas tellement envie d’avoir des sympathiques migrants venir s’installer à côté de chez eux et la majorité de l’opinion a quand même envie de préserver son mode de vie à la française… Là où c’est plus compliqué, c’est que sur ces 70 % de Français qui pensent cela, vous en avez plus de la moitié qui met en place au gouvernement des gens qui font juste le contraire de ce qu’ils souhaitent : c’est-à-dire des personnes qui continuent de nous expliquer que l’islam est une religion d’amour et de paix, et qu’il n’y a aucun rapport entre l’islam et les attentats terroristes… Ces gens continuent à nous imposer ces migrants que nous appelons la cinquième colonne musulmane en France. En Italie, il a fallu 700 000 clandestins imposés en trois ans pour que les Italiens finissent par mettre au pouvoir des gens qui avaient un programme clair. Nous n’en sommes pas là encore en France…
Vous maniez beaucoup l’humour et la caricature, mais quand on vous lit sur le fond, vous parlez des islamistes et l’on n’a pas le sentiment que vous ayez envie de virer le brave harki ou le brave épicier maghrébin au coin de la rue…
Ceux qui n’ont pas leur place en France sont les 50 % de musulmans âgés de moins de 25 ans – c’est une enquête de l’institut Montaigne – qui disent préférer les lois de la charia aux lois de la République. À partir du moment où le musulman estime que les lois de la République sont supérieures aux lois de l’Islam, il n’y a évidemment pas de problème, mais la vraie question est de savoir s’il est toujours musulman ! Lors de mon premier procès, j’étais avec Mohamed Hilout, apostat de l’islam, né musulman. Il a fait cinq ans d’école coranique et, au fur et à mesure, il a compris que ce n’était pas ce qui allait l’aider à s’émanciper. Ce garçon a changé de prénom pour montrer son amour de la France et il se fait appeler Pascal. Nous avons de nombreux apostats de l’islam dans notre rédaction et nous faisons témoigner régulièrement dans nos procès des personnes nées dans l’islam pour qu’elles expliquent aux juges pourquoi l’islam est incompatible avec la France. Mais les islamistes savent très bien jouer avec cela en accusant de racisme tous ceux qui critiquent l’islam. Critiquer le catholicisme, c’est toujours facile, mais pas touche à l’islam !
Le site a été repris par une équipe suisse. Quelle est son organisation ?
Les Suisses ont repris le site en 2012, parce qu’ils avaient un projet. Nous avions lié des contacts privilégiés avec Oskar Freysinger, après la votation sur les minarets, Oskar était la vedette des assises internationales sur l’islamisation et nous travaillions avec de nombreux amis suisses qui avaient un projet plus européen avec des correspondants dans différents pays. Ensuite, j’ai conservé un rôle d’influence en France, mais je ne suis plus responsable du site, et cela déplaît aux autorités françaises. On m’a collé une perquisition, j’ai été interrogé par des policiers, mais j’ai fourni tous les documents prouvant que je ne suis plus directeur du site. Je travaille sur les éditions Riposte Laïque avec 20 livres publiés, je travaille aussi avec Christine Tasin à Résistance Républicaine, mais je ne suis pas le responsable du site Riposte Laïque. À Paris, la 17e chambre et la Cour d’appel m’ont relaxé à trois reprises, mais vous pouvez être relaxé à Paris et condamné à Versailles…
Vous vous occupez des éditions Riposte Laïque et, dans votre actualité, vous publiez un livre qui montre comment le phénomène migratoire touche maintenant les villes moyennes. Pouvez-vous nous en parler?
Le livre s’appelle « Immigration, le naufrage français », de Marcus Graven, nous venons de le sortir. Je m’attribue modestement la paternité de l’idée de ce livre. Un jour, Marcus me dit au téléphone : « Je vis un calvaire, je vais de ville en ville parce que ma nièce s’est cassé la cheville et elle doit passer des examens dans des grandes écoles, donc je lui sers de chauffeur… C’est pire que ce que j’imaginais ! » Je lui propose d’écrire ce livre. Il a été dans trois villes bretonnes, à Brest, Nantes et Rennes, mais aussi dans d’autres villes de France, et cet homme, qui a quitté la France pendant 25 ans parce qu’il était en Nouvelle-Calédonie, se prend vraiment dans la figure la réalité française… À la fin de l’été, il passe une semaine en Grèce, il n’y a pas encore de migrants et il dit qu’il redécouvre la civilisation. Or c’est notre civilisation en Grèce, mais plus en France, puisqu’il décrit une espèce de tiers-mondialisation de la France, l’insécurité croissante, les Français qui regardent leurs chaussures… Ce sont des plans de survie dans des centres-villes abandonnés, crasseux et mal famés. Ce que dit Zemmour est une réalité : dans plein de quartiers, on n’entend même plus parler français !
Christine Tasin, fondatrice de Résistance Républicaine : « Notre objectif est de défendre les Français. »
Christine Tasin est la compagne de Pierre Cassen et leur histoire est d’ailleurs issue de leur combat puisqu’ils se sont rencontrés à Riposte Laïque. Après avoir collaboré à Riposte Laïque, elle a fondé l’association Résistance Républicaine, qu’elle nous présente.
Ecoutez Christine Tasin sur Kernews
Kernews : Présentez-nous Résistance Républicaine…
Christine Tasin : Résistance Républicaine est la fille ou la sœur de Riposte Laïque. Quelques années après Riposte Laïque, nos lecteurs nous demandaient souvent ce que l’on pouvait faire après, donc nous avons créé une association avec des militants. Riposte Laïque est un média, alors que Résistance Républicaine est une association avec des militants. On peut travailler ensemble et notre objectif est de défendre les Français. Nous nous battons pour la sauvegarde de la République, de nos lois et de notre Constitution, avec un ennemi majeur qui est l’islam.
Vous pensez à l’islam radical qui met en cause nos valeurs de laïcité ?
Pas du tout, il n’y a pas plusieurs islams ! Il n’y a qu’un islam, un seul Coran, un seul recueil des hadiths et je ne vois pas comment on pourrait objectivement distinguer le bon du mauvais islam et les musulmans, eux-mêmes, ne veulent pas distinguer cela puisque, quand on leur propose d’expurger leurs textes de ce qui est négatif, comme l’ont fait les juifs en 1807, ils répondent qu’ils ne veulent toucher à rien, puisque le Coran a été dicté par Dieu… Dans le monde musulman, les réformateurs sont obligés de se sauver ou de se taire pour ne pas mourir.
Vous avez quand même un pourcentage de musulmans, selon l’institut Montaigne, qui ne pratiquent pas un islam radical, certains boivent même de l’alcool ou mangent du porc…
L’institut Montaigne est pro-islam, il travaille pour islamiser davantage la France. Il dit qu’il n’y a que 4 millions de musulmans en France, c’est assez effrayant ! Vous évoquez des gens qui ne sont plus des musulmans. Ceux que certains appellent les musulmans intégrés ou assimilés sont des gens qui ne sont déjà plus musulmans. Ce sont des gens qui sont peut-être de culture musulmane, en raison de leurs traditions et de leurs fêtes, mais qui ne sont plus musulmans parce que, s’ils étaient encore musulmans, ils seraient considérés comme des apostats et ils mériteraient la peine de mort dans le monde musulman… Je considère que quelqu’un qui est né musulman, qui vit en France, en voyant les dégâts de l’islam, la condition des femmes dans le monde musulman, et qui continue de ne rien dire en allant la mosquée, n’a rien à faire en France.
La question de l’islam n’est-elle pas plus délicate à traiter depuis l’affaire des harkis ? Personne ne peut empêcher un harki d’aller faire sa prière ou de faire son ramadan, puisqu’il a montré par le sang versé qu’il était un patriote…
C’est une bonne question. Ce harki a choisi la France il y a près de 60 ans. Il a choisi la France des années 60, dans un moment où les musulmans vivaient tranquillement leur foi en Algérie, sans appliquer les préceptes du Coran, parce que la loi était française. L’islam était obligé d’être sous tutelle et c’était simplement une culture musulmane. C’est pour cette raison que tous les intellectuels du FLN ont fait leurs études en France. C’étaient des gens athées, ils mangeaient du porc et ils buvaient de l’alcool, mais ils ont utilisé l’islam comme un marqueur identitaire contre les Français. L’islam est devenu ce qui distinguait le bon musulman de l’Occidental. Le harki est resté dans ce logiciel et c’est donc un cas très particulier.
Les Frères musulmans ont été créés au début du siècle dernier en Égypte, mais on peut quand même dire que cette déviance s’est accélérée à partir de la révolution iranienne. Comment se retrouve-t-on dans un tel conflit de civilisations au XXIe siècle ?
Non, l’Islam n’a pas été dévié depuis Khomeiny : l’islam est comme il est actuellement depuis 1400 ans ! 300 millions d’Occidentaux ont été tués par les musulmans, avec des violences, des exactions et des menaces de mort. Tout le bassin méditerranéen était chrétien et il est devenu musulman, pour une grande partie, par l’imposition de l’islam à tous. Ce que nous vivons actuellement, c’est l’islam des origines, c’est l’islam des textes. Il se trouve qu’il y a eu de nombreux moments où les Occidentaux ne se sont pas laissé faire, par exemple quand les musulmans ont été chassés d’Espagne : à ce moment-là, l’islam a été obligé de se cantonner dans ses terres, dont certaines étaient sous protectorat occidental, donc il était obligé de la mettre en veilleuse. En 1974, la crise du pétrole change complètement la donne, les pays musulmans comprennent qu’ils ont une richesse et un outil de chantage énorme. Les accords sont très clairs entre les pays exportateurs de pétrole et les pays européens : il n’y aura pas une grosse augmentation du pétrole pour éviter qu’il y ait une crise mais, en échange, les Européens s’engagent à faire rentrer un maximum de musulmans, à ne pas les assimiler et à leur laisser conserver leurs propres lois.
Pas tous, puisque Saddam Hussein a toujours refusé cela…
Pas tous, mais c’était la majorité des pays exportateurs. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si c’est lui que l’on a dessoudé en premier, tout comme Kadhafi en Libye… Et l’on essaie de faire pareil en Syrie. C’est pour cette raison que la laïcité dans le monde musulman ne peut marcher qu’avec des dictateurs qui ont une main de fer et qui imposent leur loi à l’ensemble des musulmans, y compris par des condamnations à mort. Il faut bien comprendre que les musulmans sont réfractaires à tout changement, parce qu’ils considèrent que ce sont des blasphèmes.
Quelle est votre actualité ?
J’ai publié un livre qui s’appelle « L’Islam à la conquête de l’école ». Je suis un ancien professeur, j’ai adoré mon métier, mais je m’arrache les cheveux et je me désespère de voir comment l’Islam est en train de pervertir complètement notre école, comment on est en train de faire de nos enfants des dhimmis sans le savoir, en changeant notre mode de vie, en perdant nos fondamentaux. On n’enseigne plus l’histoire de France, ni la littérature, on fait des gens qui ne savent plus réfléchir délibérément, tout cela pour accepter l’immigration et l’islamisation. Les Français ne se rendent pas compte que c’est maintenant qu’il faut oser dire les choses. Je ne dis pas que c’est simple. II faut parler avec les autres parents. Nous avons obtenu des annulations de visites de mosquées ou des annulations de barbecues halal…
La victoire de Pierre Cassen et de Christine Tasin à La Baule.
C’est à La Baule que Pierre Cassen et Christine Tasin ont travaillé sur leur dernière action : l’interdiction des concerts au Bataclan du rappeur Médine. Des articles, des communiqués de presse, des contacts avec des parents des victimes… Ils s’étaient fixé pour objectif de faire interdire les concerts de Médine prévus les 19 et 20 octobre prochains. Ils ont pris le TGV le 21 septembre pour Paris, afin de donner une conférence de presse, et ils ont appris que le rappeur avait décidé d’annuler ses concerts. En effet, le choix du Bataclan a été jugé comme outrageant par de nombreuses familles de victimes en raison de la sortie d’un album, en 2005, intitulé Jihad, et de certaines paroles comme « Crucifions les laïcards comme à Golgotha ». Pierre Cassen et Christine Tasin déclarent : « Nous ne voulons pas interdire à Médine de chanter, nous sommes pour la liberté d’expression. Mais pas au Bataclan, ni sur la promenade des Anglais ! »