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Énergie. La troisième guerre mondiale a déjà commencé

Fabien Bouglé : « La plupart des associations écologistes antinucléaires sont de véritables mercenaires qui font des opérations de guerre informationnelle. »

La Russie tente depuis des années d’affaiblir la puissance nucléaire française en finançant des organisations écologistes, notamment via l’Allemagne, afin de nous rendre dépendants de son gaz. Du côté des États-Unis, ce n’est pas mieux. Tout est fait pour affaiblir l’Europe, notamment en coupant ses liens avec la Russie, pour la rendre tributaire du gaz de schiste…

La troisième guerre mondiale est une guerre de l’énergie. Selon Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, ce conflit a débuté avec le sabotage des gazoducs Nord Stream, reliant la Russie à l’Allemagne. Fabien Bouglé a publié en 2021 « Nucléaire, les vérités cachées » et en 2019, « Éoliennes, la face noire de la transition écologique ». Il est l’auteur de nombreuses études et tribunes sur le sujet.

« Guerre de l’énergie : Au cœur du nouveau conflit mondial » de Fabien Bouglé est publié aux Éditions du Rocher.


Kernews : Vous reconstituez un puzzle qui couvre plusieurs décennies, sur ce que l’on appelle la guerre de l’énergie, en expliquant que nous sommes arrivés à un moment clé de notre civilisation. Commençons par un sujet plus général : l’énergie, ce n’est pas simplement une caricature de gens qui veulent rouler dans des grosses voitures, mais c’est notre industrie, notre souveraineté et notre indépendance alimentaire. Si l’on manque d’énergie, on meurt…

Fabien Bouglé : Exactement. Je dis que l’énergie, c’est le sang de la société. Nos économies sont totalement dépendantes du sang social que constitue l’énergie. Sans énergie, un pays se meurt. Cela renvoie à la problématique de la décroissance, puisque certains voudraient nous faire croire qu’en arrêtant de consommer de l’énergie, en faisant de la sobriété, en allant vers la fin de l’abondance, on va s’en sortir. De nombreuses études économiques prouvent que le développement d’un pays dépend de sa capacité à consommer de l’énergie. Cette énergie a une influence considérable sur notre agriculture, sur notre agroalimentaire, notamment en Bretagne, sur notre industrie, sur notre santé… Donc, l’intégralité de notre société dépend de notre capacité à consommer de l’énergie. On a vu l’année dernière le risque de pénurie d’électricité. Dès que l’on manque d’électricité, c’est la panique générale. On va avoir froid, on va avoir une explosion des factures d’électricité… Ce défaut conduit à un renchérissement de la facture énergétique, c’est la loi de l’offre et de la demande, donc l’inflation énergétique a des conséquences désastreuses. Tout le système économique, de l’agriculture à l’industrie, dépend du coût de l’énergie. Malheureusement, le coût de production des aliments et des biens de consommation explose et cela conduit à la crise financière que nous connaissons, avec l’augmentation des factures.

Les pays qui gagneront cette guerre mondiale de l’énergie sont ceux qui domineront au cours des prochaines décennies. Vous faites commencer cette guerre avec le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Pourquoi ce choix, alors que dans le livre vous remontez jusqu’à l’affaire de l’Irak ?

Nord Stream 1 et 2 sont deux gazoducs qui relient la Russie à l’Allemagne, par la mer Baltique. C’est une voie de contournement des gazoducs historiques qui passent par la Pologne et l’Ukraine. Cela permettait à l’Allemagne d’avoir une voie de distribution directe. Ces gazoducs ont une importance considérable, puisqu’ils fournissaient 25 % de la consommation en gaz de l’Union européenne. Cela assurait la vassalisation de l’Union européenne par la Russie. Pendant vingt ans, Gérard Schröder a pactisé avec Vladimir Poutine pour développer ces gazoducs, parce que l’Allemagne voulait être le hub de la distribution du gaz en Europe. Nous avons besoin de gaz pour suppléer le défaut de vent ou de soleil. L’Allemagne a compris qu’en développant ce système, elle assure une totale maîtrise politique de l’Union européenne. Cela a bien failli marcher. En face, les États-Unis voient d’un très mauvais œil le développement de Nord Stream 2. Ils acceptent encore Nord Stream 1, mais avec Nord Stream 2, l’Ukraine va être contournée et ils vont perdre la maîtrise du passage du gaz entre la Russie et l’Europe. Donc, l’Europe devenait complètement dépendante de la Russie avec Nord Stream 2. Les États-Unis n’acceptent pas cette relation et ils montent tout un arsenal juridique pour empêcher le déploiement de Nord Stream avec un embargo juridique, et même des lois extraterritoriales. Il ne faut pas oublier que l’Amérique a fait une loi extraterritoriale sur la sécurité énergétique de l’Europe ! De quel droit les États-Unis se permettent-ils de légiférer sur notre sécurité énergétique ? Joe Biden, au début de l’année 2022, a précisé dans une conférence de presse que dans l’hypothèse où la Russie envahirait l’Ukraine, il n’y aurait plus de Nord Stream. Il a même répondu à un journaliste : « Je peux vous assurer que nous le ferons. » La question de savoir qui a saboté Nord Stream est toujours en suspens. Mais c’est un acte qui n’a fait aucun mort. C’est un acte particulièrement méticuleux, parce qu’il faut aller à 80 mètres de profondeur, avec des spécialistes. Cela exprime la fin de la vassalisation de l’Europe par Vladimir Poutine et le début de la vassalisation de l’Europe par les États-Unis. Effectivement, vous aviez la guerre en Irak, qui était une petite bataille du pétrole. Nord Stream n’est pas une déclaration de guerre à proprement parler, mais cela permet de comprendre que nous sommes entrés dans une troisième guerre mondiale à travers cette guerre de l’énergie. Il y avait bien eu des petites batailles, la guerre en Ukraine n’est qu’un élément de cette guerre et mon livre vise à faire comprendre que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Demain, les guerres seront des guerres pour une maîtrise globale de l’énergie au niveau mondial.

Depuis les années 70, ce sont les magnats du pétrole qui financent la plupart des organisations antinucléaires dans le monde.

Vous évoquez la guerre de l’information et de la communication, qui a été préparée il y a bien longtemps par la manipulation des cerveaux, avec la baisse de la recherche dans le domaine des énergies fossiles et le développement des énergies vertes et intermittentes…

La Russie est indépendante énergétiquement depuis des années. Il y a dix ans, les États-Unis devaient encore importer 30 % de leur consommation. Grâce à l’action de Barack Obama et de Donald Trump, les États-Unis ont fortement développé des capacités d’extraction de gaz de schiste, et surtout de gaz naturel liquéfié. Pour 1 mètre cube de gaz liquéfié, vous avez l’équivalent de 600 mètres cubes de gaz à l’état gazeux. C’est intéressant, parce que la Russie axe son plan de développement de soumission énergétique par les gazoducs, qui est en concurrence avec les gaz naturels liquéfiés que l’on peut distribuer par méthaniers partout dans le monde. Depuis 2016, les États-Unis n’ont plus besoin d’importer de l’énergie de l’extérieur et ils peuvent exporter leur surplus. De ce fait, on se retrouve à la croisée des chemins. Selon l’agence internationale de l’énergie, le gaz bénéficie des 3 A : abondance, abordable et acceptable. Les analystes russes et américains disent que le gaz est l’énergie d’avenir. En même temps, vous avez les énergies renouvelables qui se déploient. Donc, il y a une concurrence effrénée entre ces différents modes de production. On comprend bien que les États-Unis ont un intérêt capital à voir se développer une forme de dépendance au gaz, tout comme la Russie. Quelle est la première concurrence du gaz ? C’est le nucléaire. Depuis les années 70, ce sont les magnats du pétrole qui financent la plupart des organisations antinucléaires dans le monde. Tout le mouvement antinucléaire né dans les années 70 a pour vocation à détruire la capacité de développement des réacteurs nucléaires, particulièrement français, puisque la France est le leader mondial du nucléaire, en concurrence avec les Russes et les Américains. Les Russes ont besoin de cette guerre contre le nucléaire. D’abord, pour développer l’exportation du gaz, mais aussi parce que Vladimir Poutine a dans son plan d’action de développer l’entreprise publique dans ce domaine. Aujourd’hui, la Russie est devenue le leader mondial de la fabrication de réacteurs nucléaires. Donc, Gazprom finance les structures de lutte contre le nucléaire. Quel est l’intérêt de l’éolien et des énergies intermittentes dans tout cela ? Pour compenser l’absence de vent et de soleil, on est obligé d’utiliser du gaz. Si l’Europe se met à déployer une politique très forte d’énergie nucléaire, cela va perturber la consommation de gaz, que ce soit le gaz russe ou le gaz américain. Donc, il y a un lobbying d’enfer, via l’Allemagne, pour faire en sorte que l’Europe s’affaiblisse en utilisant des énergies intermittentes. L’Allemagne est le fer de lance de cette politique, d’abord en liaison avec la Russie, elle fait la promotion du modèle intermittent couplé au gaz, et depuis le sabotage des gazoducs, elle promeut l’utilisation d’énergies intermittentes très faibles avec le gaz naturel liquéfié américain. Il y a une véritable propagande mondiale pilotée par des mercenaires hérétiques. La plupart des associations écologistes antinucléaires sont de véritables mercenaires qui font des opérations de guerre informationnelle pour détruire nos capacités de production nucléaire, afin de favoriser, d’une part la filière de gaz russe ou américaine, mais aussi pour favoriser la filière nucléaire russe. En effet, pendant que nous arrêtons notre filière nucléaire en Europe, la Russie se déploie considérablement. John Kerry, un personnage important de l’administration américaine, est récemment venu en Roumanie pour expliquer que les États-Unis allaient créer un guichet unique de déploiement des petits réacteurs modulaires américains, pour remplacer les centrales au charbon dans les pays de l’Est. Il indique que ce projet s’appelle Phénix, ce qui n’est pas sans rappeler le projet que la France avait déployé au moment du développement des réacteurs à neutrons rapides de nouvelle génération, dans lequel nous avions trente ans d’avance. Les tensions internationales sont à leur comble pour la bataille de la distribution du gaz et pour un affaiblissement de notre société via les éoliennes. Il ne faut pas se leurrer : dans un contexte guerrier, on ne va pas construire des canons, des sous-marins et des porte-avions avec des éoliennes ! Il est incontestable que notre société a besoin d’une électricité puissante, forte et en grande quantité. Seul le nucléaire permet cela. C’est un véritable caillou dans la chaussure de l’Europe. Le magazine Challenges a récemment fait un article très anti Allemands sur cette question. Tout s’explique : les Allemands sont la cheville ouvrière du plan américain pour détruire le nucléaire et pour nous imposer des éoliennes intermittentes couplées au gaz.

Nous n’avons pas d’amis dans le domaine énergétique.

Nous sommes entourés de militants qui nous répètent que tout est de la faute de la Russie et qu’il faut compter sur les Américains. En face, il y a ceux qui critiquent les États-Unis en alléguant que c’est le mondialisme qui veut affaiblir la France et que le salut viendra de la Russie… Vous êtes plus pragmatique en soulignant que nous n’avons pas d’amis et qu’il aurait fallu rouler pour notre industrie nucléaire, alors que les États-Unis et la Russie ont tout fait pour nous affaiblir…

Exactement. Nous n’avons pas d’amis dans le domaine énergétique. Nous avons potentiellement des partenaires, les Américains et les Russes. Mais c’est comme dans le monde des affaires, on peut être partenaires et adversaires. Nous sommes seuls. La France est grande, elle a un passé historique puissant. C’est le pays qui a inventé l’énergie nucléaire, avec 60 millions d’habitants, c’est le pays qui a mené le grand plan nucléaire qui a permis son autonomie électrique. Donc, il ne s’agit pas d’être pro-russe, ou pro américain, ces deux pays ont été les alliés de la France dans l’histoire, on ne va pas nier cela et je dis simplement qu’il faut rééquilibrer la relation géopolitique. Vladimir Poutine est un homme respectable dans sa logique. C’est quelqu’un qui a fait des études de droit, il a fait une thèse de doctorat en économie et j’indique dans mon livre que sa thèse porte sur l’exploitation des ressources énergétiques. Quelques mois avant d’être nommé Président par intérim, il a fait un gros travail pour l’Institut des mines, en expliquant la nécessité de développer l’économie russe par l’exploitation des sous-sols. On demande à la France d’armer l’Ukraine, mais qui a récupéré le marché des neuf réacteurs nucléaires en Ukraine ? C’est Westinghouse et c’est Joe Biden qui a signé le contrat avec Zelinsky. Sur le sol européen, ce pays nous demande en permanence des armes, mais ce pays signe avec les États-Unis. Bruno Le Maire nous a dit que nous allions faire une guerre économique totale à la Russie et, quelques mois plus tard, la facture de gaz est passée de 120 milliards à 400 milliards d’euros. Les États-Unis ont réglé leur problème d’indépendance énergétique, tout comme la Russie, alors que l’Europe se retrouve dans la nécessité d’importer 55 % de sa consommation d’énergie. Nous sommes complètement soumis à l’aléa des relations avec nos fournisseurs d’énergie. La France est le pays le mieux loti, avec 45 %, grâce au nucléaire. Mais des pays comme l’Italie, la Grèce ou la Belgique dépendent des apports extérieurs à 70 %. Cette situation met l’Europe à genoux. En menant ces opérations de guerre économique, il y a une riposte de la Russie qui bloque le robinet du gaz et qui nous fait payer très cher cette situation. Quand j’ai rédigé ce livre, je me suis dit que nos gouvernants ne comprennent pas la situation dans laquelle nous sommes.

La situation est-elle en train d’évoluer ?

Oui. Il y a une véritable inflexion du gouvernement sur la question du nucléaire. Agnès Pannier-Runacher a créé le club de l’alliance nucléaire, avec 16 pays, pour répondre au club des renouvelables de l’Allemagne. Donc, quand ils veulent s’en donner la peine, ils répondent à cette guerre de l’énergie. Notre État est dans une situation de faiblesse et d’incompréhension. L’État n’utilise plus correctement ses différents fonctionnaires, notamment ceux des services secrets, qui sont occupés à faire des choses qui sont en dehors des problèmes. Quand on cherche à avoir des interlocuteurs dans le domaine de l’intelligence économique à un haut niveau, il n’y a personne. On ne se bat pas. Lionel Jospin et Dominique Voynet ont fait d’énormes dégâts pour notre politique énergétique. La fermeture de Superphénix, mangeur de déchets des autres réacteurs nucléaires, s’est faite dans le cadre d’un accord électoral. Un truc de coin de table, signé dans un bistrot, en supprimant un dispositif permettant de faire de l’électricité avec les déchets des autres centrales nucléaires… Selon l’Office parlementaire des choix technologiques, les combustibles de nouvelle génération permettent d’assurer l’indépendance de la France sur le plan énergétique pendant plusieurs milliers d’années. Nous avions cette avance considérable, à travers Superphénix. Ce prototype a été fermé et, pendant ce temps, la Russie en a construit deux. Emmanuel Macron a fermé Astrid en 2019, c’était la reprise du réacteur à neutrons rapides de Superphénix, à l’époque il n’était pas encore dans sa conversion nucléaire. Et c’est aujourd’hui Bill Gates, qui a reçu des milliards du département américain à l’énergie, qui lance un réacteur à neutrons rapides de nouvelle génération aux États-Unis. La trahison est parfaitement identifiée. Dominique Voynet est totalement liée à cette nébuleuse antinucléaire et anti française.

Je conteste fortement la logique décroissante, qui est très dangereuse !

Vous accusez les O.N.G. d’être des mercenaires énergétiques qui, au nom du climat, emmènent les cerveaux dans une cour de récréation… Donc, on va devoir payer tout cela pendant des décennies et des générations, avec des entreprises qui fermeront et des gens qui seront à la rue…

Je conteste fortement la logique décroissante, qui est très dangereuse ! Il y a beaucoup d’O.N.G., notamment Greenpeace, Les Amis de la Terre, WWF, qui sont au cœur de la politique antinucléaire européenne depuis les années 70. Il suffit d’aller sur le site Internet de la fondation Rockfeller pour vérifier cela. La fondation Rockfeller a été créée par les magnats du pétrole et l’on retrouve tous les financements qui ont été faits à Greenpeace, Les Amis de la Terre ou WWF. Ce sont des O.N.G. qui agissent en justice pour demander que le nucléaire ne fasse pas partie de la taxonomie verte. Il y a toute une opération de guerre informationnelle, à travers le financement d’O.N.G. et d’officines spécialisées. L’École de guerre économique a établi dans un rapport que des officines allemandes recevaient des fonds du gouvernement allemand pour mener des opérations de dénigrement du nucléaire en France. Cela vise à détruire l’image du nucléaire et ces fondations payent des rapports, des livres ou des colloques. Europe Écologie Les Verts a fait une Master class antinucléaire en mars 2023 pour former les journalistes, et le représentant d’une fondation allemande, financée par le gouvernement allemand, a introduit cette conférence antinucléaire. On comprend que l’Allemagne ne veut pas que la France développe son nucléaire, puisque c’est une électricité pas chère, qui assure la compétitivité des industries françaises par rapport aux industries allemandes qui sont en train de plonger en raison du renchérissement énorme du coût de l’énergie. Greenpeace explique sur son site Internet que les éoliennes sont comme un bouquet de fleurs pour la transition énergétique ! Il faut bien comprendre que c’est la double face d’un même combat : d’un côté, on dénigre le nucléaire pour le détruire et, de l’autre, on impose des énergies intermittentes pour faire en sorte d’affaiblir les pays et les rendre dépendants au gaz russe ou au gaz américain. D’ailleurs, le patron de Total, Patrick Pouyanné, a été très sincère, en disant qu’il faut du gaz et du pétrole pour compenser cette intermittence. J’ai découvert que l’Allemagne avait mis en place, au sein de la direction générale de l’énergie du climat, une officine franco-allemande de la transition énergétique, en charge de la promotion du système éolien. Dans les locaux du ministère de l’Écologie, au sein de la direction en charge de la politique énergétique de la France, on retrouve des O.N.G. antinucléaires et un opérateur allemand. On est dans une naïveté confondante.

Écrit par Rédaction

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