La mobilisation des Français était importante, devant toutes les mairies de la presqu’île, à Saint-Nazaire également, afin de manifester son soutien aux élus, notamment de proximité. Les Baulois sont venus en nombre écouter Franck Louvrier qui a lancé un appel à la reconstruction de la cohésion nationale.
Le maire de La Baule rappelle que « la mort d’un jeune homme à Nanterre voulant échapper à un contrôle de police après une course poursuite a soulevé une grande émotion dans le pays. Bien que beaucoup de choses aient été dites depuis, à ce jour, nul ne peut affirmer connaître les circonstances exactes de ce drame. La justice est saisie, la sagesse appelle à en attendre les conclusions. Pourtant, depuis ce 27 juin, partout sur le territoire national, nous faisons face à un cycle inouï de violences que rien ne peut justifier. Depuis mardi dernier, nos communes sont partout en France le théâtre de troubles graves qui ciblent avec une extrême violence les symboles républicains que sont les mairies, les écoles, les bibliothèques, les polices municipales. Malgré l’intervention vaillante des forces de l’ordre et des pompiers que nous voulons une nouvelle fois saluer pour leur courage et leur dévouement, des bâtiments communaux sont saccagés. Des commerces et des artisans voient leurs locaux pillés et incendiés, perdant en quelques instants, leur outil de travail. Des familles sont mises en danger et doivent être évacuées. Leurs biens personnels sont détruits. Des maires sont menacés, injuriés ou frappés. »
Le maire de La Baule insiste en précisant qu’il s’agit bien d’une minorité : « Ces actes de violence d’une minorité sont inacceptables et pénalisent en premier lieu l’ensemble des habitants des quartiers où se déroulent ces exactions. Par la dégradation des bâtiments publics, ces émeutiers empêchent les services publics de fonctionner au bénéfice de la population, en premier lieu dans ces quartiers où ils sont pourtant indispensables pour maintenir l’égalité républicaine. Pire, par des destructions d’écoles et de bibliothèques, ces mêmes émeutiers sabordent les outils d’accès à la connaissance, à l’éducation et à la culture, donc à l’égalité des chances. En parallèle, par les violences contre les élus, ces fauteurs de troubles attaquent le cœur de notre démocratie. »
La mobilisation forte des citoyens confirme que « nos concitoyens, nos habitants, tout comme leurs représentants démocratiquement élus, veulent le retour de l’ordre. Notre mandat municipal était déjà exceptionnel par les nombreuses crises qui l’ont émaillé depuis 2020. Mais nous élus, malgré la colère, la fatigue, l’usure qui peuvent s’emparer de chacun d’entre nous, nous refusons le découragement et entendons assumer la fonction que nous avons briguée jusqu’au bout. Lorsque l’ordre républicain sera rétabli, et c’est la mission première de l’Etat, il faudra lucidement tirer les leçons de cette situation. Nous devrons nous y employer sans faiblesse, tant cette crise renvoie à ce que nous disons depuis longtemps sur la nécessité absolue de donner aux pouvoirs locaux les moyens et l’entière responsabilité de conduire les politiques de proximité. Au temps des injonctions descendantes doit succéder celui des libertés locales et de la responsabilité. Les maires sont profondément attachés à l’unité et à la cohésion de notre pays : ils y contribuent chaque jour en agissant au plus près des citoyens. Ils observent avec consternation le déchaînement de violence qu’impose au pays une minorité agissante. Nous ne sommes pas résignés et nous sommes résolus à nous y opposer. Pour lutter contre l’impunité, le législateur devra se pencher sur un délit de participation volontaire à un attroupement violent : solidaire du crime, solidaire de la peine ! Nous refusons que notre pays continue de sombrer dans le chaos. Nous refusons de regarder passivement les mairies brûler, les magasins pillés, les transports en commun détruits, des domiciles de maires attaqués comme celui de L’Haÿ-les-Roses à qui je veux apporter notre soutien ainsi qu’à son épouse et ses deux enfants agressés en pleine nuit. »
Enfin, le maire de La Baule précise que « les Maires de France appellent ensuite à une mobilisation civique de la société pour le respect de la République et de la France. Chacun doit y prendre part dans la responsabilité et le calme pour que le dialogue puisse reprendre. A nous, Maires de France, il appartiendra de tirer lucidement les leçons de cette crise, d’en décortiquer les ressorts profonds, de retisser les liens brutalement rompus et inlassablement de construire la cohésion dont notre Nation a tant besoin. »