Franck Louvrier, maire de La Baule et vice-président de la région des Pays de la Loire, était l’invité de Yannick Urrien sur Kernews pour faire le point sur tous les grands dossiers baulois. Chaque émission était consacrée à un thème et Franck Louvrier a répondu aux nombreuses questions que se pose la population bauloise, notamment sur des points transmis par les auditeurs.
Émission 1 : lundi 15 janvier 2024
Bilan à mi-mandat, sécurité et stationnement.
Franck Louvrier souligne que « c’est un bilan qui démontre que le temps est long en politique, car, quand vous avez toute l’énergie pour faire avancer les dossiers, il y a le temps administratif, le temps de la justice, et le temps technique, parce que, quand on prend une décision, la réalisation se fait quelques années plus tard. Le mandat municipal, qui dure six ans, voit la concrétisation des grands projets à mi-mandat. » Par exemple, sur le réaménagement de la promenade de mer : « Ce n’est pas un simple objectif de reconstruction, car il y a aussi un enjeu environnemental, puisque c’est la barrière qui nous évite de faire rentrer la mer dans la ville ».
Sur la sécurité : « Nous voulions avoir tous les éléments pour préserver le bien-être au quotidien des Baulois. C’est la raison pour laquelle nous allons équiper notre police municipale, qui atteint un effectif de 32 personnes, nous aurons un hôtel de police municipale dans l’une des rares parties de terrains libres qui nous restent, entre la ligne TGV et le centre de La Baule. »
Par ailleurs, « il y a aussi les enjeux de voirie puisque nous mettons quasiment 50 % de l’investissement de la ville dans la voirie et il y a encore du travail à faire. »
Sur la sécurité, le maire de La Baule explique que « l’opposition municipale a voté contre l’armement létal de nos policiers, alors que je n’avais pas de religion en la matière. Mais, quand les policiers municipaux viennent en nous disant : « Vous devez nous protéger », mon objectif est de protéger ceux qui nous protègent. Nous avons 250 caméras de vidéoprotection, nous avons une croissance de 10 % de caméras en plus, il ne s’agit pas de fliquer l’ensemble des Baulois, mais de les protéger. La Baule ne vit pas sous une bulle, il faut être prudent, il ne faut pas penser que tout va être terrible, mais il faut se donner les moyens, car, le jour où les difficultés arrivent, il est souvent trop tard pour réagir. »
Sur le stationnement et les contraventions, Franck Louvrier résume sa politique : « On est beaucoup plus libre en hiver qu’en été. Dans les précédents mandats, on ne sanctionnait quasiment pas les gens qui étaient dans de mauvais stationnements, il y avait très peu de contraventions. C’est vrai, l’hiver, on peut se permettre, à juste titre, de se garer là où l’on veut, car il y a moins de problèmes de circulation. Un jour, les pompiers sont venus me voir en me disant que la circulation était de ma responsabilité et qu’ils ne peuvent pas intervenir dans certaines avenues, parce qu’il y a trop de véhicules. Une maison, dans une ville comme la nôtre qui est très arborée, peut disparaître en cinq minutes. Nous avons pris la décision, avec le conseil municipal, de mettre en place une politique de stationnement limpide, visible, pour être un peu plus vigilant entre le 1er avril et le 30 septembre, avec des sanctions plus importantes, mais le reste du temps on retrouve cet esprit village. Cela permet d’avoir des stationnements réglementés. » D’ailleurs, il rappelle que « l’abonnement coûte 180 € à l’année, pour stationner où l’on veut dans les zones réglementées, c’est indispensable pour donner plus de fluidité. C’est une demande de tous ceux qui ont des voitures tampons devant chez eux, c’est aussi une demande des commerçants qui ne veulent pas avoir des véhicules qui stationnent toute la journée. »
Émission 2 : mardi 16 janvier 2024
Le développement de La Baule.
Franck Louvrier évoque le développement de La Baule : « Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi comme signature de la ville : « Vivre et travailler au pays des vacances. » C’est une signature qui est destinée aux gens qui sont tentés de venir ici parce qu’ils recherchent une qualité de vie. Il y a un effet Grand Ouest, ce n’est pas uniquement à La Baule, et cet effet côte Ouest nous profite puisque nous augmentons notre population. Beaucoup de gens viennent de Nantes, parce que le contexte sécuritaire n’est pas le même qu’ici, mais également de la zone francilienne, pour rechercher une qualité de vie, car on peut scolariser ses enfants dans un univers merveilleux. C’est une dynamique structurelle qui redonne de l’attractivité commerciale et économique à notre territoire. Nous ne sommes plus une station balnéaire qui vit deux ou trois mois de l’année. »
Il observe que « le profil des nouveaux arrivants s’est rajeuni, on ne vient plus à La Baule pour sa retraite, on vient à La Baule quand on est quadra ou quinqua, pour rechercher cette qualité de vie et parce que l’on a envie de scolariser ses enfants en toute sécurité. La situation géographique de La Baule est exceptionnelle. » Sur le plan économique, « il y a un enjeu de recrutement. On a du mal à trouver des médecins, des ouvriers dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, des cadres dans d’autres secteurs, c’est la preuve que nous sommes dans un territoire très dynamique. Aujourd’hui, si de jeunes chefs d’entreprise investissent à La Baule et autour de La Baule, c’est qu’ils savent que c’est un bon investissement et cela leur permettra de réussir ».
Émission 3 : mercredi 17 janvier 2024
Le logement
Franck Louvrier aborde la question du logement : « Nous ne construisons pas assez de logements en France, nous devrions construire 450 000 logements chaque année, ce n’est pas le cas. Nous avons 17 000 nouveaux habitants supplémentaires chaque année en Loire-Atlantique, c’est-à-dire l’équivalent de la ville de La Baule, donc nous devons construire. Aujourd’hui, certaines initiatives nous amènent à restreindre cette construction, notamment l’objectif, à juste titre, de vouloir limiter l’artificialisation des sols. Ces lois, conçues depuis Paris, ne peuvent pas s’appliquer de façon uniforme sur l’ensemble du territoire. Il est parfois plus facile de ne pas artificialiser des sols dans la Drôme, qu’en Loire-Atlantique, où la demande de logement est importante. L’État nous incite à faire la ville sur la ville, mais on ne veut pas refaire les mêmes erreurs que dans les années 60, avec la hauteur des immeubles. »
Dans ce contexte, « nous mettons en place le bail réel solidaire, c’est-à-dire que vous êtes propriétaires du bâti, mais pas du foncier, ce qui permet d’avoir une accessibilité plus simple en matière de logement. Quand on fait des logements accessibles, cela permet de garder la population sur notre territoire, mais ce n’est pas simple, parce que le foncier est cher. Nous allons continuer à avoir des programmes d’habitation, avec plusieurs centaines de logements à l’entrée d’Escoublac, un autre programme va sortir de terre au Guézy… »
Sur la question des locations : « Nous avons été très drastiques sur les locations saisonnières, nous ne sommes pas contre, mais nous avons voulu réguler les choses, en taxant fortement les Airbnb à travers une augmentation de 62 % de la taxe. »
Franck Louvrier répond à la question du ZAN avec la fin de la maison individuelle : « C’est bien dommage, c’est le rêve de tous les jeunes couples, avoir une maison et un jardin, après la Covid, les gens veulent davantage d’espaces extérieurs, donc nous devons accompagner les gens en fonction des circonstances du moment. »
Quand on est sur un territoire aussi contraint que le nôtre, on ne peut pas imposer 25 % de logements sociaux, mais nous faisons des efforts avec près de 200 logements par an supplémentaires accessibles.
Émission 4 : jeudi 18 janvier 2024
L’aménagement de la promenade de mer
C’est un sujet qui suscite de nombreuses interrogations : « C’est d’abord un enjeu environnemental, c’est une barrière contre la mer, La Baule tient par les racines de ses pins qui permettent de tenir la dune, et il y a ce que l’on appelait le remblai, et ce que l’on appellera demain la promenade de mer. C’est un objectif depuis plusieurs décennies, cela n’avait pas été fait lors des précédents mandats, il faut faire cela avec détermination sans pour autant perturber les autres projets de la ville. L’objectif est de prendre son temps, mais de bien faire les choses. Nous avons totalement financé l’opération, qui représentera 100 millions d’euros sur les huit ans qui viennent, il y aura 30 millions de fonds extérieurs, et le reste sera de l’autofinancement que nous avons réussi à organiser. »
Franck Louvrier ajoute que « c’est aussi un enjeu de vitrine pour la ville de La Baule, nous avons beaucoup travaillé avec la population, il y a eu énormément de discussions et de débats, cela a duré deux ans. Nous avons eu beaucoup de discussions avec l’État, je remercie le préfet de Loire-Atlantique qui nous a beaucoup aidés pour saisir cet enjeu de refonte de l’ensemble du soubassement, car il fallait prendre un petit peu plus sur le domaine public maritime pour renforcer cet ouvrage phénoménal. Maintenant, le projet est parti. Il y a eu quelques mauvaises surprises, avec le désamiantage, mais aussi en termes de renforts. Le projet a débuté par la partie désamiantage. Il y aura quatre tranches de travaux. »
Cependant, beaucoup de gens ne comprennent pas, car, il y a eu des travaux qui ont commencé du côté de Lajarrige, ensuite cela a été abandonné, alors qu’à Pornichet les choses se sont faites plus rapidement : « J’aime beaucoup Pornichet, mais le projet de Pornichet n’a rien à voir avec celui de La Baule puisque nous refaisons toutes les fondations de la promenade, alors que Pornichet n’avait pas besoin de les refaire. Par ailleurs, il n’y aura plus de stationnement central, alors que Pornichet a conservé le stationnement central. Nous avons dû nettoyer l’ensemble de la surface pour voir comment nous allions commencer, on a dû retirer de l’amiante sur certaines parties, du côté de Lajarrige notamment, avant de recommencer les travaux sur une surface saine. »
Le maire de La Baule ajoute : « Quand on fait des travaux, on ne veut pas trop perturber l’économie de notre territoire, donc il faut suspendre les travaux l’été. On entend que c’est long, mais parce qu’il y a plus de deux mois en moins de travaux par an. Il ne faut pas trop perturber la circulation pour que nos commerçants puissent travailler. Il faut prendre en compte les vacances scolaires. C’est une recette un peu compliquée que l’on doit mettre en place et que nous faisons sur mesure. Je suis persuadé que ce chantier va permettre de valoriser davantage notre ville. On ne le fait pas pour les 10 ans qui viennent, mais pour le siècle qui vient. »
Émission 5 : vendredi 19 janvier 2024
Sa vision pour l’avenir de La Baule
Franck Louvrier livre sa vision de La Baule : « La Baule est connue dans le monde entier, beaucoup de gens viennent découvrir La Baule, c’est un avantage fondamental. Il faut continuer d’entretenir cette force, c’est la raison pour laquelle nous organisons aussi une année thématique pour ne pas se satisfaire de nos événements quotidiens qui sont formidables. La première année, c’était l’année du cheval, ensuite c’était l’année de l’automobile, puis l’année de l’Argentine, à l’occasion de la réception de l’équipe d’Argentine de rugby, et cette année c’est l’année olympique. Cela arrive une fois dans le siècle. Notre pays va avoir l’opportunité d’être regardé dans le monde entier, nous devions être acteurs de cet événement, surtout quand le sport est l’ADN de notre ville. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité accueillir la flamme olympique le 5 juin prochain pour pouvoir faire rayonner La Baule dans le monde entier. Nous allons avoir de nouvelles manifestations, comme le marathon, en complément du triathlon, et nous avons déjà 5 000 inscriptions ! C’est encore une dynamique supplémentaire pour la visibilité de la ville. Il est essentiel de continuer d’avoir cette dynamique perpétuelle. »
Autre information : « Cette année, l’État nous a demandé de ne pas faire de feu d’artifice le 15 août, parce que les forces de l’ordre sont concentrées sur la capitale en raison des JO. Nous avons décidé de faire le centième anniversaire du Concours d’élégance automobile, ce sera dans un endroit fermé, le stade François André. Il faut toujours essayer de créer une dynamique, tout en respectant notre enveloppe budgétaire, puisque j’ai pris l’engagement de ne pas augmenter les impôts et nous sommes très vigilants sur ce point. »
La Baule a une image de ville familiale, sportive, décontractée, élégante et assez conservatrice : « Cela colle bien à mon état d’esprit, et c’est pour cela aussi que j’ai pu être élu maire. Une ville comme la nôtre doit continuer à maintenir son rang, ce n’est pas un acquis, je pense notamment aux enjeux de santé, et pour cela il faut être encore plus ambitieux que les Baulois ne le sont pour leur ville. Chaque matin, quand je me lève, je pense à ce qui peut être encore mieux et plus pour la ville. Parfois, c’est difficile, on explique que c’est impossible, mais mon rôle est d’essayer de faire ce que l’on ne peut pas faire. »