Le médecin spécialiste des morts provisoires évoque les mondes invisibles
Le docteur Jean-Jacques Charbonier, après avoir exercé l’anesthésie-réanimation pendant 35 ans, consacre désormais l’intégralité de son activité professionnelle à l’hypnose. Plus de 40 000 personnes ont participé à ses ateliers de Trans Communication Hypnotique (TCH) qu’il a lancés en 2014 au Canada. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages traduits dans de nombreux pays et il est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des EMI (expériences de mort imminente). À partir de très nombreux témoignages, il fait voler en éclats ce que l’on pensait savoir sur le fonctionnement de l’au-delà.
« Les pouvoirs cachés de l’invisible » de Jean-Jacques Charbonier est publié aux Éditions Trédaniel.
Kernews : Il y a de nombreux témoignages de personnes qui sont mortes pendant quelques minutes, puis revenues à la vie, et qui évoquent un autre monde. Quelles raisons vous ont poussé à travailler sur ce sujet ?
Jean-Jacques Charbonier : J’ai exercé mon métier d’anesthésiste réanimateur pendant 35 ans, avec beaucoup de passion, et j’ai été aussi président de CME (Conférence médicale d’établissement), ce qui signifie que tous les spécialistes qui travaillaient avec moi m’avaient désigné pour les représenter. Je suis aussi à l’origine du SAMU de mon département. J’ai toujours voulu étudier ces témoignages de personnes qui ont pu témoigner après un arrêt cardiaque. Finalement, ce n’est pas dans le cadre professionnel que j’ai pu recueillir leurs témoignages, car les gens se confient très peu à un médecin, puisque c’est une expérience assez intime. En plus, un médecin peut avoir la tentation de psychiatriser le discours. C’est seulement lorsque j’ai écrit mes premiers livres que j’ai reçu de nombreux témoignages.
Certaines sensations nous sont connues, comme l’odorat, le toucher ou la vue, mais l’invisible peut représenter beaucoup de choses que l’on ne soupçonne pas, y compris en quantité…
On est tellement ignorant en médecine que l’on ne sait même pas comment notre propre cerveau fonctionne. On a tout à découvrir. Je pense que l’humanité manque d’humilité par rapport à ce qu’elle devrait savoir. Malgré cela, on pense tout savoir. Tout ce qui ne rentre pas dans le dogme du fonctionnement de la conscience n’existe pas. La science devrait avancer en fonction de l’observable. Il faut se fixer d’autres dogmes. C’est ce que je fais à travers la conscience analytique cérébrale, pour expliquer ces expériences de façon rationnelle. Il y a eu une étude de 118 cas d’arrêts cardiaques et nous avons pu dégager 18 personnes qui ont vécu ces expériences et qui ont pu raconter ce qu’elles avaient vécu. Dans ce contexte, j’ai pu proposer mon hypothèse de conscience analytique cérébrale, dissociée d’une conscience intuitive extraneuronale, pour expliquer cela. Si l’on considère que c’est le cerveau qui fabrique la conscience, toutes ces expériences sont impossibles. La communauté médicale ne récuse pas cette hypothèse de conscience délocalisée pour expliquer l’expérience.
Ce sont souvent les initiés qui maîtrisent cela, tout en maintenant dans l’ignorance une grande partie de la communauté médicale, de la même manière que les PDG de la Silicon Valley limitent le temps d’exposition de leurs propres enfants aux écrans et aux réseaux sociaux, afin de continuer de les éduquer avec des méthodes traditionnelles. Pourquoi l’information est-elle à deux vitesses ?
Vous avez raison, il y a une omerta vis-à-vis du grand public, parce que cela bouleverserait énormément de choses dans le fonctionnement de la société. Donc, on essaie de cacher les choses. Savoir que l’on est immortel changerait bien des choses, car ce qui arrange nos sociétés consuméristes, c’est de dire que nous ne sommes que de la matière et que l’objectif d’une vie est de collectionner de la matière.
Alors, on répète aux gens qu’il faut profiter de la vie en consommant encore et toujours davantage…
Exactement. Si l’on écoute les discours de ceux qui ont fait ces expériences, l’être de lumière ne nous demande pas ce que l’on a sur son compte en banque ou la superficie de sa maison. Il nous demande ce que l’on a fait de sa vie et comment on a aimé et aidé les autres. C’est pour cela que l’on observe 70 % de divorces dans la décennie qui suit l’expérience de vie après la mort, tant les objectifs de vie ont changé. Toutes ces expériences sont cachées, puisque c’est le fonctionnement même de nos sociétés occidentales, basées sur le consumérisme, qui se retrouverait à mal. Maintenant, on a les preuves concrètes que l’expérience n’est pas une hallucination. Soit on considère que c’est une hallucination, donc un dysfonctionnement cérébral lié à un manque d’oxygène, c’est la pensée dominante dans le monde médical. Soit on considère que l’expérience est réelle et on devient dissident, car j’ai pu vérifier que les perceptions des personnes étaient bien exactes au moment de l’expérience. On sait que dans les 15 secondes qui suivent l’arrêt cardiaque, on a déjà une mort clinique attestée par un électroencéphalogramme plat. Donc, c’est très court. Le temps que l’infirmière se rende compte que le cœur de son patient s’est arrêté, cela demande plus de 15 secondes. On sait qu’il y a des personnes qui sont capables de décrire des scènes à proximité de leur corps physique quand leur cerveau ne fonctionne plus, et même parfois des scènes à grande distance. Donc, on est obligé de changer de paradigme. Si l’on considère que c’est le cerveau qui fabrique la conscience, toutes ces expériences sont impossibles. Donc, on s’est peut-être trompé sur le fonctionnement de la conscience et peut-être qu’il y a une conscience délocalisée, qui continue d’exister dès que notre cerveau cesse son activité. C’est pour cela que j’ai aussi travaillé sur des ateliers d’hypnose.
Imaginons que nous soyons tous sourds, que l’ouïe soit un sens inconnu pour nous, mais que certaines personnes affirment qu’il y a une dimension avec des ondes sonores invisibles. À l’instar de cet exemple, cela signifie-t-il qu’il y a réellement d’autres sens que nous ignorons et qui parfois se révèlent lorsque nous sommes physiquement morts ?
C’est un bon exemple. Il y a aussi des gens qui sont aveugles de naissance et qui ont eu des visualisations en donnant des détails stupéfiants. Donc, c’est autre chose de beaucoup plus puissant, notamment lorsqu’ils évoquent une vision à 360° et que cela peut traverser la matière. Donc, ce n’est pas l’impression rétinienne, c’est quelque chose de beaucoup plus puissant que nos cinq sens. On pense que tout ce qui n’est pas sensoriel ne peut pas être perçu. Or, le monde invisible peut être perçu avec autre chose que nos cinq sens. Dans l’histoire de l’humanité, on n’a jamais pu accepter cela. Ce sont les progrès de la réanimation qui ont permis de comprendre cela, avec des gens qui ont fait des incursions dans l’au-delà et qui sont revenus. Il y en aura de plus en plus, notamment parce qu’il y a des défibrillateurs automatiques qui sont un peu partout. Les gens vont enfin oser parler et je constate une très nette évolution depuis une trentaine d’années. Avant, on disait que les gens qui vivaient cela étaient des cinglés, mais maintenant, même dans le milieu médical, on accepte l’expérience. Simplement, on essaie de l’expliquer avec un point de vue matériel, ce qui est une erreur.
La CIA travaille sur ce sujet avec le nom de code Stargate. Pour atteindre cette porte des étoiles, il s’agirait d’ondes sonores, à travers certaines fréquences, qui permettent ce voyage…
Il y a tout un travail avec le son pour faire ces expansions de conscience. Cela permet de ralentir l’activité électrique cérébrale en dessous de 13 Hz et nous atteignons une zone où le cerveau commence à éteindre sa faculté analytique, qui censure les informations extrasensorielles, en permettant des expansions de conscience que l’on retrouve dans l’expérience de mort provisoire. Je préfère appeler cela mort provisoire, puisque la mort est déjà au rendez-vous, on est dans une période où la mort clinique est validée. On parle bien d’un retour à la vie, donc on valide le fait qu’elle a été perdue à un moment donné. Dans nos études de médecine, on nous rappelle à longueur d’année que nous sommes des sortes des robots biologiques, animés par des pensées biochimiques, que nous ne sommes que de la matière et des organes, et que le cerveau est un organe qui fabrique de la conscience, de la même manière que la thyroïde fabrique des hormones thyroïdiennes. Après, il n’y a plus rien. C’est la pensée dominante. Quand je discute avec mes collègues médecins, la plupart d’entre eux ont une religion, et, dans toutes les religions, on dit qu’il y a une vie après la mort. Donc, ils ne croient plus à cela quand ils ont leur blouse blanche, et ils y croient lorsqu’ils ne l’ont plus. C’est quand même assez schizophrénique !
Peut-on faire un parallèle entre l’ordinateur et les données stockées dans le cloud ? Le corps humain n’est qu’un ordinateur et notre cerveau est alimenté par des données stockées dans le cloud, qui viennent donc de l’extérieur… Est-ce cela la conscience par rapport au corps humain ?
C’est une bonne métaphore. J’ai toujours dit à mes infirmières : « Faites attention, les comateux vous entendent. » J’ai fait des expériences avec des médiums que j’ai fait venir en réanimation et dans des blocs opératoires, pour savoir ce qu’ils ressentaient, et nous avons obtenu des résultats très intéressants. Les médiums étaient en mesure de dire des informations inconnues validées après par la personne anesthésiée. On a l’impression qu’il ne se passe rien lors d’un coma ou d’une anesthésie, mais c’est faux. J’ai aussi vu des médiums qui ont des contacts avec des personnes qui ont Alzheimer. Donc, votre métaphore est bonne, puisque le cloud est intact de l’autre côté. C’est comme si notre cerveau était un récepteur capable de recevoir le programme et parfois il est abîmé, trop vieux, donc on a l’impression que la personne ne peut plus communiquer. Donc, c’est vrai, nous avons une conscience délocalisée.
Ce qui est également intéressant, c’est que plus la science travaille sur ce sujet, plus elle se rapproche des croyances des trois religions monothéistes…
C’est quelque chose de rassembleur, effectivement. Il y a aussi des dogmes dans les religions, avec des hiérarchies et des sanctions, alors que la spiritualité est beaucoup plus large. En gros, on est connecté à l’amour universel et aux forces cosmiques. Les religions sont bonnes, à condition de les exercer avec son cœur. Maintenant, il y a aussi des religions qui sont détournées et qui deviennent des outils guerriers.
Pourquoi chercher à se connecter avec le monde invisible ? S’il est invisible, peut-être doit-il le rester ? Certains pourraient considérer cela comme une transgression à l’égard de l’interdit…
Si j’avais cette conviction, je ne le ferais pas. J’essaye de mettre en exergue le monde invisible, pour montrer qu’il est tout proche, et prouver qu’il est aussi accessible. Je crois que c’est du domaine de la croyance. Même au Vatican, il y a des cellules qui travaillent sur la transcommunication et qui font des recherches de contacts. Il est dit dans les textes sacrés que si l’on fait des recherches dans un but scientifique, et surtout honnêtes et sincères, le contact avec le monde invisible n’est pas interdit.