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La vie en région : une semaine avec la biographe Karine Limouzin

C’est un nouveau rendez-vous que vous propose Kernews : une semaine avec une personnalité de notre région. Chaque jour, du lundi au vendredi, cette émission permet de découvrir les différentes facettes d’une personnalité pendant une dizaine de minutes. Le programme est diffusé à 7h10, 12h15 et 19h10.

Karine Limouzin évoque la biographie pour les particuliers et les entreprises. Dans ce monde qui va de plus en plus vite, on prend conscience de la nécessité de ne pas oublier, de transmettre la mémoire familiale. Pour comprendre soi-même qui on est. D’où l’on vient. Pour en savoir plus sur nos ascendants. Savoir ce qu’ils ont vécu. Par où ils sont passés. Également comment la société a évolué : « Il s’agit de véritables témoignages d’histoires de vie dans l’Histoire que nous, biographes, recueillons à travers les récits de vie relatés par les séniors. Les personnes qui nous sollicitent sont la plupart du temps des séniors, mais aussi toute personne qui a besoin de confier un récit, qu’il s’agisse d’une aventure, d’une épreuve traversée, d’un secret trop lourd à porter, d’un événement heureux, d’un parcours professionnel, etc. »

Partie 1 : le métier de biographe.

Karine Limouzin souligne que « pour être biographe, il faut avoir l’amour des mots, mais surtout aimer les personnes et aller à leur rencontre pour en savoir un peu plus. Contrairement à un écrivain qui invente, le biographe reste dans les coulisses : on est vraiment là pour retranscrire le message de la personne, on ne porte pas de jugement, ce n’est pas comme un journaliste qui va rédiger un article de presse qui sera lue par le grand public. La personne relate ce qu’elle souhaite relater et nous sommes à l’écoute pour retranscrire le plus fidèlement possible ce qu’elle nous explique. »

Karine Limouzin évoque la différence avec un écrivain public : « C’est un très vieux métier, mais il y a plusieurs facettes. Un écrivain public peut faire du courrier administratif, exercer des permanences, comme dans un CCAS, il peut animer des ateliers d’écriture, il y a aussi cette casquette de biographe que j’ai choisi d’endosser plus particulièrement. On est sur des missions plus longues. Le devoir de mémoire de la transmission familiale est vraiment essentiel et cela permet de voir comment la société a évolué d’une génération à une autre. »

Partie 2 : son métier de biographe pour les professionnels

Karine Limouzin travaille également pour des entreprises : « Souvent, à l’occasion d’un anniversaire, on explique l’évolution de l’entreprise, pourquoi le fondateur s’est lancé dans cette aventure, on revient sur les hauts et les bas, ou les diversifications… Il s’agit aussi de mettre en valeur les collaborateurs, car un chef d’entreprise n’est rien sans ses collaborateurs. Cela permet d’expliquer aux futurs collaborateurs les valeurs de l’entreprise. Cela permet de mettre en valeur la marque employeur, mais aussi l’image de l’entreprise vis-à-vis des clients et des fournisseurs. »

D’ailleurs, elle ajoute : « On n’a pas besoin d’avoir un livre de 400 pages pour raconter son entreprise, cela peut être un recueil de plusieurs dizaines de pages, pour expliquer l’entreprise, notamment au moment d’une transition familiale, pour expliquer tout cela. »

Partie 3 : des biographies pour les particuliers.

Karine Limouzin explique que « la plupart des particuliers n’ont pas forcément vocation à publier leur biographie, c’est une transmission familiale qui va se faire en privé, donc la personne va se livrer. Parfois, la personne a envie de révéler des secrets, d’aborder des sujets tabous, cette demande peut aussi venir des enfants. » Elle ajoute : « Quand on écrit, on garde une certaine forme d’immortalité, parce que l’on aura relaté son existence et sa vie. On peut aussi romancer sa biographie et être édité en autoédition. Cela peut aussi aider d’autres personnes à comprendre le sujet. »

Karine Limouzin revient un moment fort : « La Seconde Guerre mondiale évidemment : un client me raconte ses premiers souvenirs, à l’âge de cinq ans, avec le quotidien qu’il avait sous l’Occupation, quand les Allemands étaient dans sa commune. Ce sont des pans de l’histoire vraiment important. Ces mêmes personnes me racontent la guerre d’Algérie, au moment de leur service militaire notamment. Certains de mes clients m’expliquent qu’il y a eu un traumatisme au cours de cette période. »

Partie 4 : À quel moment publier son livre ?

Karine Limouzin explique : « On n’a pas besoin de s’appeler Céline Dion pour raconter sa vie, car on a tous les mêmes questions sur le sens de sa vie, ses souvenirs, ou ses regrets. Il s’agit simplement de se retourner. Je rencontre souvent des personnes qui sont en fin de vie professionnelle, ou en période de retraite, mais en réalité on n’a pas besoin d’avoir 85 ans pour raconter sa vie. Une biographie, ce n’est pas forcément une vie entière, cela peut être une tranche de vie, un épisode heureux ou douloureux, un voyage, un challenge… » Elle ajoute : « Il y a plein de choses que j’apprends tous les jours et c’est vraiment passionnant. Ce qui ressort le plus chez les hommes, c’est souvent le parcours professionnel et le travail, les gens sont fiers de leur travail. Les femmes sont davantage dans l’émotion. Une cliente m’a raconté sa rencontre avec son patron, qui allait devenir son mari, qui lui a fait une déclaration d’amour. C’était dans les années 40, sous les bombardements à Tours, elle avait 16 ans. »

Partie 5 : l’importance du papier dans la transmission.

Karine Limouzin indique que l’on peut faire un livre, pas simplement pour le vendre, mais pour soi, ou transmettre quelque chose aux générations futures et à sa famille. Elle insiste sur la force de l’écrit : « Rien ne remplace un beau livre que l’on va transmettre. Depuis très peu de temps, je propose des captures sonores, j’enregistre la voix de la personne parce que la voix est très importante dans le souvenir de la personne. Écouter une voix toute seule, cela crée encore plus d’émotion qu’une vidéo, cela n’a pas de prix. Mais le livre papier garde toute son importance. »

Écrit par Rédaction

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