L’aérodrome de la Côte-d’Amour va devoir changer de forme juridique. C’est une annonce importante faite par Franck Louvrier, maire de La Baule, lors du conseil municipal du 28 octobre dernier : « En effet, il était géré depuis le 7 avril 1933 par un SIVU, syndicat intercommunal à vocation unique, constitué, par les trois communes de La Baule-Escoublac, Pornichet et Le Pouliguen. Ainsi, pour assurer le fonctionnement de l’aérodrome, en complément du produit de son activité, chacune d’entre elles apportait chaque année une contribution suivant une clé de répartition clairement définie par les statuts. Actuellement, cette redevance est d’un montant global d’environ 250 000 €, soit 161 000 € (64,5 %) versés par La Baule, 35 000 € (14 %) par Le Pouliguen et 54 000 € (21,5 %) par Pornichet. Or, Pornichet et Le Pouliguen viennent chacune d’exprimer lors d’un récent conseil municipal leur volonté de quitter ce SIVU. Ces départs provoquent ipso facto la dissolution du SIVU, Cap Atlantique ne souhaitant pas en prendre la charge. »
La ville de La Baule-Escoublac va récupérer seule l’équipement et va devoir en assumer la gestion en direct
Franck Louvrier ajoute que « ce changement s’inscrit dans l’air du temps, car dans une optique de rationalisation, l’État met tout en œuvre pour faire disparaître les SIVU qui ont eu leur rôle à jouer à une époque dans l’aménagement du territoire, mais qui aujourd’hui sont devenus quelque peu obsolètes du fait de l’organisation intercommunale. Quoi qu’il en soit, la dissolution du SIVU va avoir plusieurs conséquences. La première est que la ville de La Baule-Escoublac va récupérer seule l’équipement et va devoir en assumer la gestion en direct. »
La commune va dorénavant devoir prendre en charge seule la totalité de la redevance annuelle de 250 000 €
Il rappelle que « comme l’immense majorité des Baulois, nous sommes en effet très attachés à notre aérodrome. Il incarne une partie de notre histoire et il est associé au développement de notre ville. Surtout, il représente un véritable atout d’attractivité pour nous, tant en termes économiques que touristiques. Conscients des nuisances qu’il peut engendrer, nous sommes également particulièrement vigilants sur ce sujet, qu’il s’agisse du bruit ou des risques de pollution. Une autre conséquence est qu’il a fallu se séparer de manière équitable pour chacune des trois communes. Un accord a été avalisé lors du dernier conseil d’administration du SIVU et il a été proposé aux services de l’État. Nous avons ainsi convenu que les actifs, biens matériels, mobiliers et immobiliers, intimement liés à l’activité de l’aérodrome, reviendraient à La Baule. Il s’agit d’un patrimoine « gelé » de l’ordre de 3 M €, 2,5 M € correspondant aux terrains et 500 000 € à la valeur des bâtiments. De même, La Baule va récupérer l’encours de dettes, mais qui est très peu élevé, de l’ordre de 24 700 €. Logiquement, la commune va dorénavant devoir prendre en charge seule la totalité de la redevance annuelle de 250 000 €, qui permet d’assurer le bon fonctionnement de l’infrastructure, soit 89 000 € supplémentaires par an pour le moment. Quant aux employés de cet aérodrome, ils seront intégrés dans les effectifs de la Ville. En revanche, le compte de gestion laisse apparaître une trésorerie de l’ordre de 445 000 €, qui va être partagée entre les trois communes ».
L’aéroport de La Baule-Escoublac continuera de fonctionner en prenant en compte une sécurité absolue
La nouvelle directrice de l’aérodrome, Valérie Rousseaud, était auparavant à l’aéroport de Vannes et à l’aérodrome de Quiberon. Franck Louvrier explique que « cette transmission de poste a été l’occasion de revoir le cahier des charges de la direction. Schématiquement, parmi les missions principales confiées à la directrice figurent : une meilleure maîtrise du site avec comme préoccupation permanente la sécurité, en accélérer la valorisation économique, afin, en particulier, de pouvoir diminuer le montant de la contribution annuelle qui va dorénavant être à la charge de la Ville ; une vigilance accrue contre toutes formes de nuisance avec une plus grande prise en compte des enjeux environnementaux ; une concertation plus poussée et un dialogue renforcé avec toutes les parties concernées, professionnels et riverains. » Par exemple, tous les appareils de l’aéroclub ont été équipés de silencieux et les nouvelles acquisitions répondent en la matière à des normes très strictes. En conclusion, le maire de La Baule insiste : « L’aéroport de La Baule-Escoublac continuera de fonctionner en prenant en compte une sécurité absolue et la nécessaire diminution des nuisances. Il fait partie du patrimoine de notre Ville, et encore plus que jamais dans les semaines à venir. Il est un outil attractif, économique et touristique important pour la presqu’île. En revanche, il est également hors de question de l’agrandir et son trafic n’augmentera pas. »