L’invité de Yannick Urrien : lundi 21 février 2022
Philippe Herlin est économiste, spécialiste du pouvoir d’achat, il a d’ailleurs écrit un ouvrage sur ce sujet. Il vient de publier une note sur la question du pouvoir d’achat à nous de l’élection présidentielle pour l’institut Thomas Moore : « Le pouvoir d’achat prend beaucoup d’ampleur aujourd’hui, à cause de l’inflation qui touche tous les biens, l’énergie, l’alimentation et les biens durables. Contrairement aux années 70, les salaires ne sont pas indexés sur la hausse des prix donc, quand les prix augmentent, cela se traduit immédiatement par une perte de pouvoir d’achat. C’est une situation très difficile à vivre. »
Philippe Herlin évoque un grand déclassement qui est réel : « Le grand déclassement date de 40 ans, avec la désindustrialisation de la France, et cela se traduit maintenant par le déficit de la balance commerciale. Ce grand déclassement existe depuis longtemps. Dans le même temps, les salariés ne progressent plus autant qu’avant dans l’échelle sociale. »
Dans ce contexte, il annonce son ralliement à Éric Zemmour qui est, selon lui, le candidat du pouvoir d’achat : « Ce qui m’a plu, c’est la perspective qu’il prend, en expliquant qu’il y a trop d’écart entre le salaire payé par l’entreprise et ce qui va réellement dans la poche du salarié, c’est-à-dire le salaire net. Il y a trop de taxes et de charges sociales. Il a également rappelé que, sous le général de Gaulle, le taux de prélèvements obligatoires était de 33 % du PIB, alors qu’aujourd’hui nous en sommes à 47 %. Il a parfaitement compris la source du problème, car, quoi que l’on fasse, si on met des boulets aux pieds de nos entreprises, elles ne pourront pas s’en sortir. Nous avons le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé des pays de l’OCDE. »