Rédaction
Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, est venue dans le studio de Kernews à La Baule pour répondre aux questions de Yannick Urrien. Un entretien exclusif où elle aborde le scandale des éoliennes en mer, avec toutes les conséquences écologiques que cela entraîne, mais aussi la question de l’immigration et des atteintes aux libertés individuelles et politiques en France.
Précision : Kernews a largement donné la parole à tous les candidats qui souhaitaient s’exprimer sans aucune censure et pas un représentant de candidat qui nous a contacté ne s’est vu refuser l’antenne.
Extraits de l’entretien
Kernews : Pourquoi avez-vous décidé de traiter de la question des éoliennes en mer à l’occasion de votre passage à La Baule ?
Marion Maréchal : C’est un sujet au cœur de l’actualité européenne, avec le fameux pacte vert, et les objectifs écologiques de ce pacte, c’est la raison pour laquelle je dénonce les grands choix écologiques de ce gouvernement et de la commission Von der leyen, puisqu’il y a une directive européenne qui demande que 45 % de l’électricité en Europe viennent des énergies renouvelables. Or, c’est la grande hypocrisie de ces énergies renouvelables, chaque fois que vous avez une éolienne, vous avez une centrale à charbon ou une centrale à gaz pas très loin. Le modèle allemand en est la démonstration. L’Allemagne a fait le choix de tendre vers le tout renouvelable, tout en détruisant le nucléaire français, alors que c’était un avantage compétitif très important pour nous. Maintenant, 30 % de la production électrique allemande est tributaire des centrales à charbon, avec un bilan carbone qui est beaucoup plus grave que celui de notre nucléaire.
Avec des subventions publiques françaises, on subventionne l’industrie asiatique.
Quant aux éoliennes en mer, le projet est de les doubler…
Si on devait tenir les objectifs fixés par la Commission européenne et la loi de biodiversité, il faudrait que nous ayons des dizaines de milliers d’éoliennes supplémentaires sur l’intégralité de la façade maritime française ! Au-delà de la laideur de ces dispositifs, on ne parle jamais de leur impact sur l’environnement, il suffit de regarder les alertes de la Ligue de protection des oiseaux, qui explique les conséquences sur la faune et la flore. Dans la baie de Saint-Brieuc, il y a eu des études d’impact sur la faune maritime, et c’est une véritable hécatombe potentielle. Au-delà, c’est un soutien actif à l’industrie asiatique, notamment chinoise, puisque l’on sait que la plupart de ces composants sont importés d’Asie vers l’Europe. Donc, avec des subventions publiques françaises, on subventionne l’industrie asiatique.
Que feriez-vous si vous arriviez au pouvoir ? Le passage au tout nucléaire ?
Déjà, je souhaite changer la majorité au Parlement européen pour remettre en cause cette lecture de l’écologie, de la punition et de la pénitence, et surtout très idéologique et hors-sol. Donc, l’objectif est de remettre en cause cet objectif sur les énergies renouvelables, je pense que l’avenir est dans le nucléaire, une énergie propre, mais aussi l’hydro-électricité et les projets de miniréacteurs nucléaires qui pourront peut-être demain produire de l’électricité pour des cargos ou des bâtiments. Ce sont des projets sur lesquels les Européens sont en pointe, mais qui ne sont suffisamment pas valorisés et soutenus par la Commission européenne.
Contrairement aux écologistes, je ne vois pas l’homme comme un problème, mais comme une solution
Nombreux sont les intellectuels qui pensent que l’écologie est une sorte de cheval de Troie marxiste pour nous faire abandonner nos libertés individuelles et mettre à mal la propriété privée. Qu’en pensez-vous ?
J’en suis convaincu, derrière la séduisante présentation de la protection de la nature et des animaux, nous sommes tous légitimement attachés à cela, il y a un projet de décroissance, de lutte contre le capitalisme, et c’est l’une des conséquences du pacte vert avec la décroissance agricole et industrielle. C’est un cache-sexe et ce sont des choix qui n’aboutissent pas à une amélioration écologique. Contrairement aux écologistes, je ne vois pas l’homme comme un problème, mais comme une solution, alors qu’ils voient l’homme comme un parasite. D’ailleurs, ils expliquent que c’est dramatique pour la planète de faire des enfants… Je crois que c’est le génie de l’homme qui va nous sauver sur le plan environnemental. À Limoges, il y a des chercheurs qui sont en train de développer une molécule phytosensible pour trouver une alternative au glyphosate, un produit sanitaire qui pose des problèmes de santé. Nous avons aussi des technologies qui allient l’intelligence artificielle et les lasers pour trouver une alternative aux produits phytosanitaires. Nous avons des Lyonnais qui sont en train de révolutionner la technique de stockage du carbone. Nous avons des génies européens, on ne les soutient pas assez, on ne les finance pas assez, alors que l’on parle toute la journée de ceux qui jettent de la soupe sur la Joconde dans les musées. Ne nous trompons pas de combat.
Quand vous interrogez les Français, on ressent très nettement un ras-le-bol, entre le matraquage fiscal, les atteintes à la propriété privée ou aux libertés individuelles, les gens ne savent plus où ils en sont…
C’est un message que j’entends depuis longtemps, il y a une angoisse matérielle, liée aux difficultés de fin de mois, qui se conjugue avec une angoisse identitaire et existentielle. Personne n’y échappe, y compris en Loire-Atlantique. La question de l’immigration nous rattrape tous, d’autant plus que le gouvernement organise ce qu’il appelle l’immigration de peuplement dans les campagnes françaises, il répartit l’immigration et les migrants partout, contre l’avis des maires et des populations, et ces campagnes n’échapperont pas demain à toutes les conséquences de l’immigration que l’on voit dans les grandes villes en matière de basculement culturel, d’insécurité ou de menace djihadiste. Pour moi, c’est le moteur principal de mon engagement aux élections européennes, car, la première question à se poser, c’est de savoir si la France doit rester la France et si l’Europe doit rester l’Europe. Pour cela, il faut se tourner vers Reconquête !
On nous présente des statistiques minimisant le rôle de l’immigration, mais n’est-ce pas lié au droit du sol ?
C’est l’éternelle escroquerie, on nous explique depuis 40 ans que le nombre d’étrangers n’a pas changé en France, mais, si ça n’a pas changé, c’est simplement parce qu’on les transforme en Français en leur donnant la nationalité française. À partir de là, ils se fondent dans les statistiques. Objectivement, plus personne ne peut contester le fait du grand remplacement, mais aussi un choc de civilisation avec la civilisation islamique. Les services de renseignements français ont récemment dit qu’il pouvait y avoir une infiltration de djihadistes parmi les clandestins et Daesh vient de menacer la coupe d’Europe de football. C’est devenu notre quotidien. C’est un enjeu français, mais aussi continental, parce que tous les pays européens seront confrontés à cela si on ne réagit pas de façon forte et dissuasive.
Cette vague ne s’amplifie-t-elle pas sur nos faiblesses et surtout sur notre recul vis-à-vis de nos traditions ?
Aujourd’hui, ils sont debout parce que nous sommes à genoux, c’est évident. Il y a une haine de soi et une culpabilité qui a été savamment entretenue pendant des décennies par nos responsables politiques, sous le magistère moral de la gauche et de l’extrême gauche. La première chose à réhabiliter dans notre pays, c’est la fierté des Français, la fierté de notre histoire, de notre patrimoine et de notre culture. Les racines chrétiennes ont une prééminence sur les autres religions parce que cela fait partie de notre identité. On doit pouvoir dire que l’on ne souhaite pas que la France devienne un pays islamique, c’est notre droit, on a le droit d’avoir des enfants français, dans un pays de culture européenne et de tradition chrétienne.
Le vote aux élections européennes consiste à voter pour ses idées et ses convictions, puisque l’on peut avoir des élus à la proportionnelle
Que répondez-vous à ceux qui veulent voter utile en votant Bardella ?
Il ne faut pas oublier que les élections européennes sont une élection à un tour et, pour avoir des élus, il faut passer le seuil des 5 %. Nous appartenons au groupe des conservateurs et réformistes européens et tous les sondages indiquent que c’est le seul groupe qui peut battre le groupe d’Emmanuel Macron au Parlement européen. C’est le groupe qui peut être le pivot d’une recomposition d’une majorité à droite. Les LR ne peuvent pas faire cela, puisqu’ils sont dans le groupe du PPE de la majorité d’Ursula Von der leyen avec les socialistes et les macronistes. Le groupe européen du RN est isolé au niveau européen et il ne peut pas changer la politique à lui tout seul. Ensuite, je rappelle que le vote aux élections européennes consiste à voter pour ses idées et ses convictions, puisque l’on peut avoir des élus à la proportionnelle. Aujourd’hui, Jordan Bardella est sûr d’être élu, et très largement, et je pense que les intérêts de la France seront d’autant mieux défendus s’il y a à la fois le RN et reconquête, dans deux groupes différents au Parlement européen.
On entend dire que vous soutiendrez Ursula von der leyen…
C’est une fake news totale du Rassemblement national, je ne comprends pas un tel cynisme en politique, je n’ai jamais soutenu Madame Von der leyen et je passe mes journées à condamner sa politique. Donc, il n’y a aucune ambiguïté. Maintenant, c’est la majorité au Parlement européen qui détermine la présidence de la commission. Si nous avons une nouvelle majorité à droite et que nous sortons la majorité du centre alliée à la gauche, on aura donc une nouvelle présidence de commission qui ne sera pas Ursula Von der leyen et, pour cela, les élus Reconquête ! seront évidemment indispensables.
