Le gouvernement est confronté à une vive controverse suite à ses récentes annonces en matière de logement, suscitant la colère des professionnels du secteur. Ces derniers dénoncent la volonté du gouvernement de supprimer le modèle de la maison individuelle, considérant que cela bloquerait l’ensemble de la chaîne du logement. Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), exprime sa préoccupation face à cette situation et souligne les conséquences néfastes que cela pourrait entraîner.
L’invité de Yannick Urrien sur Kernews : pascal Boulanger, président de la FPI
Selon Pascal Boulanger, la demande de logements a considérablement chuté ces derniers mois, aggravant la crise que traverse déjà le secteur en raison de la pandémie de Covid-19, des restrictions de construction et de la hausse des coûts des matières premières. Il affirme que malgré des conditions favorables pour investir, avec des taux d’intérêt largement inférieurs à une inflation supérieure à six pour cent, le prix de l’immobilier neuf ne baissera pas en raison des coûts des matières premières, du foncier et de la main-d’œuvre qui demeurent élevés. Cette situation entraînerait une détérioration du marché immobilier et aggraverait les inégalités en matière d’accès à la propriété.
Décourager les petits propriétaires d’investir dans le secteur du logement.
Pascal Boulanger met également en lumière la volonté présumée du gouvernement de décourager les petits propriétaires d’investir dans le secteur du logement. Selon lui, en ne traitant qu’avec des investisseurs institutionnels, l’État pourrait réduire le nombre d’acteurs du marché immobilier et simplifier les transactions. Cependant, il souligne que la diversité des propriétaires privés offre des opportunités à ceux qui ne répondent pas aux critères traditionnels pour se loger. Il insiste sur l’importance de préserver cette diversité, car elle permet non seulement aux Français d’avoir un complément de retraite, mais aussi de réguler les loyers grâce à des dispositifs comme le dispositif Pinel, qui bénéficie aux locataires à revenus modestes.
Outre les conséquences économiques, Pascal Boulanger met en évidence les répercussions sociales de la suppression du modèle de la maison individuelle. Il souligne que les difficultés d’accès au logement entraînent des problèmes de recrutement pour les entreprises, puisque les candidats potentiels refusent des emplois faute de logement disponible. De plus, la pénurie de logements locatifs affecte les étudiants qui peinent à trouver un logement à la rentrée universitaire. Cette situation contribue à scléroser le marché du travail et crée des problèmes sociaux supplémentaires.
Concernant les nouvelles restrictions de construction au nom de l’écologie, Pascal Boulanger affirme que les promoteurs ne pourront pas simplement se tourner vers les métiers de la rénovation, car il s’agit de secteurs distincts avec des coûts et des contraintes différents. Il critique également l’approche trop restrictive du Zéro artificialisation nette (ZAN) et plaide en faveur de reconstruire la ville sur la ville, en développant des zones urbaines plus denses. Selon lui, si les contraintes se multiplient et empêchent l’expansion des villes, la question se posera de savoir où loger cette population grandissante.
En ce qui concerne l’avenir des promoteurs immobiliers familiaux et indépendants qui se spécialisent dans les petits programmes et les maisons individuelles, Pascal Boulanger est pessimiste. S’il n’y a plus de dispositif Pinel, si le ZAN restreint la construction et si le Prêt à Taux Zéro exclut la maison individuelle, le marché immobilier risque de stagner et les projets de construction de maisons individuelles seront compromis.
Les mesures autoritaires actuelles risquent de briser les projets de vie et les aspirations des individus.
Pascal Boulanger souligne enfin que le logement revêt une importance capitale pour les ménages français, représentant une part importante de leur budget. Il appelle le législateur à prendre en compte le bonheur des citoyens dans l’élaboration des politiques publiques, au lieu de se focaliser uniquement sur les normes, les interdictions et les sanctions. Selon lui, les mesures autoritaires actuelles risquent de briser les projets de vie et les aspirations des individus. Il exprime ainsi sa crainte que les maisons individuelles disparaissent progressivement, privant ainsi les générations futures de ces souvenirs de vacances et de la possibilité d’avoir un lieu de vie personnalisé. Il appelle à une réaction face à cette situation et prédit une potentielle bombe sociale si rien n’est fait pour remédier aux problèmes du secteur du logement.