L’éditeur Philippe Randa propose un livre d’analyse sur la désinformation autour de l’écologie, avec les contributions de Francis Bergeron, Jean de Saint-Houardon, Richard Dessens, Michel Festivi, Nicolas Gauthier, Philippe Joutier, Aristide Leucate, Olivier Pichon, Éric Pinel, André Posokhow, Bernard Plouvier, Claude Timmerman et Jean-Michel Vernochet. Il a souhaité réunir ces personnalités « pour rétablir la vérité, que ce soit au sujet des éoliennes, des voitures électriques, du développement durable, du commerce équitable, des impostures du GIEC, du wokisme, de l’antispécisme… et bien sûr du réchauffement climatique. » Dans ce contexte, déclare-t-il ,« nous travaillons sur la réinformation, puisqu’il s’agit de lutter contre la désinformation qui se répand à tous les niveaux. Sur le sujet de l’écologie, tout le monde est aujourd’hui écologiste, évidemment, mais pour quelle écologie, et surtout comment ne pas tomber dans les pièges de ceux qui ont ravi l’écologie pour des raisons politiques qui n’ont rien à voir avec la sauvegarde de la planète ? »
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D’abord, nous évoquons la désinformation longtemps alimentée autour du nucléaire : « Pendant des années, la propagande antinucléaire était à tous les niveaux. On nous expliquait que le nucléaire allait détruire la planète et l’humanité, et tous les gouvernements voulaient absolument arrêter le nucléaire. Brusquement, depuis deux ans, on a assisté à un revirement à 180°. Plus un seul mot sur les dangers du nucléaire : au contraire, il n’y a que des lamentations. On nous explique que nous étions autonomes et que l’énergie était moins chère. Du jour au lendemain, la grande majorité des médias, qui n’avaient de cesse de taper sur le nucléaire, ont tenu un discours inverse, en expliquant qu’il fallait rouvrir les centrales. J’ai toujours été favorable à l’énergie nucléaire, en considérant que c’était l’énergie la plus propre. Au-delà de ma considération personnelle, on peut penser ce que l’on veut du nucléaire, mais il faut savoir mettre face à face tous les avantages et tous les risques. Si l’on n’entretient pas comme il le faut les usines, on imagine les dégâts que cela peut entraîner. On est passé d’un extrême antinucléaire au tout nucléaire, sans raison garder. »
Pourtant, sur le plan psychologique, il n’y a eu aucune interrogation de la part du public sur le fait d’avoir été trompé pendant si longtemps : « Tout est oublié, tout le discours antinucléaire ! Même les écologistes ne montent pas au créneau pour dénoncer le nucléaire, alors qu’ils l’ont fait pendant des années. Peut-être que les écologistes ne sont finalement pas très libres de leur opinion. Emmanuel Macron se félicitait d’avoir fermé des usines nucléaires, lors de son premier quinquennat. Mais maintenant, il est tout à fait favorable au nucléaire… C’est une sidération et personne ne relève cela ! Le discours a changé du jour au lendemain à 180°. Donc, on peut penser que ce sera la même chose sur la question de la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. »
Philippe Randa souligne : « Malheureusement, les foules sont manipulables. Ce qui est adoré un jour peut être brûlé le lendemain, et le contraire. Un jour, j’ai dit à mon fils aîné que je n’avais pas d’idées sur la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Ce jeune adolescent s’est scandalisé en me disant que c’était une évidence et il m’a expliqué que les hommes allaient détruire la planète. Il a évolué depuis… Cette réaction de jeune adolescent m’avait vraiment surpris, alors que je lui disais sincèrement que je ne savais pas. On nous explique que l’homme est responsable de tout, surtout l’homme européen, occidental, de plus de cinquante ans… Personne ne parlait de la pollution dans le tiers-monde. Tous ces gens étaient exonérés de toute responsabilité dans la pollution du monde. C’était seulement l’homme blanc de plus de cinquante ans qui avait ce lourd fardeau. Pourtant, il y a toujours eu des périodes de réchauffement climatique : on appelle bien le Groenland « le pays vert » car ce n’était pas une immensité de glace comme aujourd’hui… Il fallait balayer tous ces arguments. On est revenu sur le danger de l’énergie nucléaire et l’on pourrait très bien revenir demain sur la question des éoliennes. Un jour, on pourra peut-être découvrir que derrière ce marché de l’éolien, qui brasse des intérêts économiques énormes, il y a plus de cupidité et de corruption que de réalités écologiques. Cela peut être la même chose pour tous les sujets. Derrière les grandes actions écologiques de gens qui monopolisent ce concept, on pourra peut-être découvrir des vérités qui ne sont pas très belles. La grande erreur des gens de droite, c’est d’avoir laissé à l’extrême gauche le monopole de la question écologique. »
Le contexte est délicat, car il n’est plus possible de discuter sur de nombreux thèmes : « On devrait pouvoir débattre sereinement de tous les sujets, notamment de l’écologie, du nucléaire ou du réchauffement climatique. Mais à notre époque, dans les débats, ce sont des gens qui pensent la même chose et qui se renvoient la balle en diabolisant tous ceux qui ne pensent pas comme eux. À une certaine période de notre histoire, il y avait le bien, le mal, donc le diable, et tous ceux qui n’ont pas un certain discours deviennent diaboliques. Pendant des années, les partisans du nucléaire ont été diabolisés et, aujourd’hui, ce sont ceux qui pourraient dénoncer d’éventuels dangers du nucléaire qui sont diabolisés. On sait très bien que l’on a besoin du nucléaire. Tous les gouvernements sont conscients de cela, surtout depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a rebattu les cartes. L’Allemagne est dans une situation catastrophique sur le plan de l’énergie. Du jour au lendemain, on diabolise ceux qui ne pensent pas comme vous. »
Philippe Randa va plus loin dans son analyse : « J’essaie quand même de donner un sens aux mots. Les complotistes pensent qu’il y a des gens qui préparent ce qui se passe en aval. Or, lorsque des événements se déroulent, à partir de ce moment-là, des gens essayent d’en tirer profit. Il suffit de prendre l’exemple de l’épidémie de la Covid. C’est une pandémie qui a existé, personne ne peut nier cela, mais les complotistes m’ont expliqué que c’était quelque chose de voulu. Je considère que, au moment de l’épidémie, des gens ont voulu en tirer profit. Aujourd’hui, on peut retrouver cela sur tous les problèmes qui se posent actuellement. Les gouvernements actuels commettent beaucoup d’erreurs, mais ils ne l’admettent jamais. Les politiques reconnaissent avoir fait des erreurs lorsqu’ils ne sont plus dans le jeu et qu’ils ne sont plus à la direction des affaires. Donc, on les entend, quelques décennies plus tard, regretter l’immigration ou le regroupement familial. Tant que les gens sont dans le jeu politique, ils n’admettent jamais leurs erreurs. »
« La désinformation autour de l’écologie » de Philippe Randa est publié aux Éditions Dualpha.