Pierre Matte est un jeune auteur de 28 ans. Il a décortiqué de nombreux textes officiels, en France, en Europe et dans le monde, les évolutions réglementaires diverses, la multiplication des normes, et il arrive à la conclusion que nous vivons une époque marxiste : suppression de la propriété privée par la collectivisation, délitement des familles, destruction du mariage… Son livre revient aussi sur les travaux de Klaus Schwab et du Forum de Davos : « J’ai voulu exposer le fait que nous sommes confrontés à une volonté des mondialistes d’établir une collectivisation. C’est une sorte de communisme 2.0 et ce fait est primordial pour comprendre ce que nous sommes en train de vivre actuellement. » Il évoque un changement radical de civilisation depuis une vingtaine d’années : « On a assisté à une première phase de libéralisme, qui a permis cette mondialisation. L’objectif est maintenant atteint car, depuis 2020, on est vraiment entré dans une nouvelle ère. Entre 1945 et 2020, on a assisté à un processus de mondialisation qui a permis de mettre à nu l’Occident. Nous n’avons plus d’usines, nos valeurs traditionnelles ont été supprimées, on est dans une destruction programmée de l’Europe. On assiste au résultat de longues années de ce travail de sape. »
Pierre Matte est l’invité de Yannick Urrien
Pierre Matte s’attaque également au rôle de l’ONU, qu’il qualifie d’organisation communiste : « L’ONU est vraiment un organe communiste dès le départ. Les liens ont toujours été très louches entre les hauts cadres américains à l’origine de la création de l’ONU et les dirigeants de l’URSS de l’époque. La frontière est très mince. On peut supposer en effet que, dès le départ, il y ait eu cette volonté de collectivisme. Je fais partie de ceux qui pensent que l’ONU était vouée à gagner en pouvoir et à collectiviser le monde entier. »
Klaus Schwab a d’ailleurs clairement plaidé pour encourager la concentration selon les secteurs d’activités afin que les plus grandes entreprises contrôlent le monde : « Il y a une réelle volonté de supprimer la classe moyenne, comme niveler par le bas le niveau de vie des Occidentaux. On est dans une notion de collectivisation et d’appauvrissement, afin de retirer les biens des populations, afin de nous mettre sous la coupe réglée des mondialistes et de grandes entreprises privées. On est vraiment dans une période de bascule vers les monnaies numériques et tout cela participe à la destruction de la classe moyenne, avec toujours plus de contrôle. » Ce sujet sensible reste toutefois difficile à évoquer, car on se fait taxer très rapidement de complotisme : « Aujourd’hui, quelqu’un qui traite son interlocuteur de complotiste, c’est que c’est soit un agent de l’État, donc qui est payé pour discréditer toute personne dissidente, soit quelqu’un qui ne s’est jamais réellement intéressé à ces questions. Toutes les personnes qui se sont intéressées à ces sujets scabreux en arrivent aux mêmes conclusions ! »
Pourtant, il existe toujours une forte espérance à l’égard de l’État protecteur, particulièrement en France, et Pierre Matte estime que c’est compréhensible : « Dans ma famille, beaucoup de personnes sont encore sceptiques. Ils comprennent que quelque chose ne tourne pas rond. Il y a une colère à l’égard du gouvernement et de l’État, mais il y a une part d’eux-mêmes qui leur dit que l’État est quand même là pour les protéger. Il faut que ces gens poursuivent leurs recherches et fassent des liens. Par exemple, dans le domaine de l’alimentation, regardez un étal de supermarché : les fruits et les légumes ne sont pratiquement plus comestibles, tellement ils sont traités avec des pesticides et des produits chimiques. Donc, on voit bien, rien que sur cette question de l’alimentation, que le gouvernement ne nous protège plus. Si le gouvernement voulait vraiment nous protéger, il prendrait des mesures beaucoup plus visibles. »
Dans cette affaire du contrôle des populations, tout le monde admet que la Covid a constitué un réel élément négatif déclencheur : « Il suffit de voir le nombre de commerçants et de petites entreprises qui ont dû emprunter de l’argent au cours de cette période et qui se retrouvent maintenant avec le couteau sous la gorge. Ce sont les grandes entreprises qui ont résisté au cours de cette période, alors que les petits indépendants ont connu une période très difficile. En plus, il y a l’augmentation des matières premières et du prix de l’énergie, donc on voit de plus en plus de commerces qui sont en difficulté. » Malheureusement, « beaucoup de gens ont peur et n’osent pas voir la vérité en face, parce qu’elle est trop dure à entendre. Les gens qui sont encore sceptiques aujourd’hui, c’est parce qu’il y a une partie d’eux qui ont peur de découvrir que tout le discours des méchants complotistes soit vrai. » En effet, « si demain vous expliquez aux gens que le gouvernement travaille à la destruction de leur civilisation, c’est difficile à entendre car, si c’est le cas, cela veut dire qu’ils se retrouvent impuissants face à une machine très puissante de l’État. Le facteur peur est très important. »
Comment réagir face à cette situation ? Les jeunes sont-ils plus ouverts que leurs aînés ? Pierre Matte livre son analyse : « Pendant une période, j’ai éprouvé beaucoup de ressentiment à l’égard de la génération des boomers. Je pense que cette génération a une grande part de responsabilité dans ce qui est en train de se passer. Au-delà, je les comprends aussi. Ils sont tout autant victimes que la jeune génération. Il y a des jeunes qui sont dans le plaisir immédiat, dans l’hédonisme pur et simple, sans se rendre compte de ces questions. D’un autre côté, je vois quand même des lueurs d’espoir. Il y a un versant de l’écologie qui est tout à fait intéressant : par exemple, beaucoup de jeunes veulent retrouver une alimentation en lien avec les producteurs locaux, donc il n’y a pas que de l’idéologie mondialiste et gauchiste dans l’écologie aujourd’hui. C’est porteur d’espoir. Je vois aussi beaucoup de jeunes qui s’intéressent au sport et c’est quelque chose de tout à fait encourageant. Faire du sport, cela amène tout de suite à des questionnements, par exemple sur l’interdiction de manger de la viande rouge alors que l’on sait que c’est bon pour la santé. Ce sont des petits mouvements qui commencent à émerger et je pense qu’il y a une partie de la jeunesse qui est en train de se réveiller. Dans ce contexte, il faut différencier l’écologie idéologique – avec le quota carbone – de la préservation de la nature, c’est-à-dire l’écologie traditionnelle qui se rapproche du mode de vie de nos arrière-grands-parents. »
« Agenda 2030 – Leur plan pour nous liquider. » de Pierre Matte est publié aux Éditions de Chiré.