Une Bauloise invite les couples à raviver la flamme de leur amour…
Soazic Castelnerac habite à La Baule, elle est mariée et elle a eu l’idée de publier un outil de communication qui s’adresse à tous les couples désirant raviver ou entretenir la flamme de leur amour. L’initiative est originale car dans la presse, comme chez les thérapeutes de toutes sortes, on inciterait plutôt les couples qui rencontrent des problèmes à se séparer… Soazic souhaitait ainsi apporter une onde positive dans le climat négatif ambiant. Il y a deux livres dans ce coffret intitulé « Save your love date ». L’un s’adresse à l’homme, l’autre à la femme, avec des questions, des pistes de réflexion et des exercices permettant de reprendre les fondamentaux de sa vie de couple. Il est déjà distribué dans les librairies de la presqu’île et il est également en vente sur le site « Save your love date ». Soazic prépare un nouvel ouvrage, qui s’adressera cette fois-ci aux jeunes couples, afin de traiter les questions que l’on doit se poser avant de s’engager et de vivre ensemble.
Kernews : Dans un même coffret, on trouve un livret qui s’adresse aux hommes, l’autre aux femmes, et l’ensemble est destiné à tous ceux qui veulent booster leur couple. Pourquoi vouloir redonner une impulsion à son couple ?
Soazig Castelnerac : L’idée de ces deux carnets est de donner l’envie aux couples de se retrouver en tête-à-tête. Ils se disent que cela fait plusieurs années qu’ils sont ensemble, ils ont peut-être perdu l’habitude de se retrouver en tête-à-tête et ils peuvent ainsi avoir un outil qui les aide. Cette idée est d’abord venue de mon expérience. Avec mon mari, nous avons toujours beaucoup travaillé sur le couple. Il a une profession qui l’amène souvent à partir en mission pendant un certain temps et nous avions parfois très peu de contacts. Nous avons donc toujours fait attention à avoir des astuces pour garder le contact, malgré cette distance. Nous avons 40 ans, autour de nous, nous avons vu beaucoup de couples qui commençaient à ne plus être très bien et nous avons souvent été des confidents. Souvent, c’était un problème de communication, on passe de moins en moins de temps ensemble, parce qu’il y a le travail et les enfants, et l’on perd cette habitude d’être un couple puisque l’on devient davantage maman ou papa, la vie professionnelle prend le dessus et le couple passe au second plan. Mon idée était de remettre le couple au premier plan pour qu’il redevienne une priorité pour l’homme et la femme.
Dans les magazines féminins et les revues de psychologie, tous les articles inciteraient plutôt à se séparer et à refaire sa vie…
C’est vrai, mais en même temps tous ces articles ne vous expliquent pas les conséquences d’un divorce, d’une séparation ou les difficultés pour refaire sa vie à 40 ou à 50 ans. Est-ce que cela apporte vraiment du bonheur ? On se rend compte autour de nous que ce n’est pas nécessairement une source de bonheur. Le couple est générateur de bonheur et de bienfaits, on construit une famille, donc c’est quelque chose à préserver. Ce n’est pas un CDD, cela peut être un CDI lorsque l’on en prend soin, mais c’est un vrai travail ! Ce n’est jamais gagné d’avance. Je pense que cela vaut vraiment la peine de se donner du mal pour son couple.
Ne sommes-nous pas dans l’ère du zapping dans tous les domaines ?
Mais en quoi ce zapping apporte-t-il plus de bonheur ? Je ne pense pas que nous soyons dans une société plus épanouie qu’il y a 20 ans. Je crois au couple qui dure, à l’amour qui reste et je pense que c’est possible. C’est le message que je voudrais faire passer en expliquant que, malgré les difficultés et les épreuves que tous les couples rencontrent, on peut tout à fait durer, se donner les moyens de s’en sortir et être heureux.
La génération de Mai 68 a fait exploser tout cela, mais on observe que les jeunes couples reviennent vers des valeurs plus traditionnelles…
Ils se rendent compte que ces valeurs sont une source de stabilité et de bonheur. C’est exigeant, mais on en récolte aussi les fruits.
Vous avez conçu un livret pour l’homme et un autre pour la femme. En quoi le questionnement est-il différent ?
Les questionnements des deux carnets ne sont pas nécessairement différents, puisque le couple va travailler sur les mêmes questions. Quand ils vont se retrouver pour le débriefing, il faut qu’ils aient réfléchi sur les mêmes questions pour avancer. Il y a un carnet plus féminin et un autre plus masculin, dans les coloris et dans les illustrations, pour que chacun puisse vraiment s’identifier et se préparer au rendez-vous.
L’objectif est d’attribuer des qualités à l’autre, mais aussi des défauts, se souvenir de la première rencontre, des instants de bonheur, se demander pourquoi l’on admire l’autre… N’est-ce pas au fond de chacun ?
Cela peut être au fond de chacun, mais il faut se le dire et, avec les années, on perd l’habitude de complimenter l’autre… On perd l’habitude de mettre en avant telle ou telle qualité, on ne parle plus forcément de la première rencontre… L’idée est de se remettre dans les premiers moments de la rencontre, de se souvenir de ce qui nous a attiré chez l’autre, de ce qu’était notre vie à ce moment-là et de se replonger dans ces moments.
Vous abordez tous les sujets sans aucun tabou…
J’ai essayé de faire le tour de tous les fondamentaux de la vie de couple, tout ce qui fait qu’une vie de couple avance et progresse, mais aussi les thèmes plus litigieux, comme celui de la dispute. Je trouve qu’il est important de parler de cela. On parle aussi de l’argent, qui est l’une des premières causes de dispute et de séparation. Et également de la sexualité, qui est l’un des piliers du couple.
Comment avez-vous travaillé, notamment sur le choix des thèmes et des questions ?
J’ai commencé par lire des articles ou des livres. Ensuite, j’ai écouté des podcasts et des conférences sur ce thème. Je me suis aussi nourrie de ma vie de couple, en travaillant avec mon mari sur les questions, notamment pour le côté masculin, et j’avais dans mon équipe une psychologue qui est thérapeute de couples. Tout cela m’a aidée à bien poser les questions. Je travaille sur le concept depuis un an, mais je réfléchis à tout cela depuis plusieurs années. C’était en maturation dans ma tête et lorsque j’ai décidé de passer à l’acte en écrivant ce livre, tout cela était limpide.
Ce travail permet de redécouvrir l’autre et de comprendre pourquoi on est avec l’autre. Cela signifie-t-il qu’au fil du temps on ait pu oublier ces raisons ?
On peut avoir tendance à considérer que l’autre est acquis, à partir du moment où l’on s’est engagé ensemble, et on peut passer à côté de lui au fil du temps… Ne pas voir qu’il évolue, qu’il change, et que ses envies ne sont pas les mêmes. Si l’on ne prend pas le temps de se le redire, on passe à côté et puis, un jour, c’est l’échec, parce que l’on n’a pas vu l’autre évoluer, on n’a pas répondu à ses attentes et les routes se sont séparées.
Pendant un certain temps, tout cela a relevé simplement de la culture et de l’éducation…
C’est vrai, mais ce n’est plus mis sur le devant de la scène. J’ai regardé ce qui existait dans le même ordre d’idées et je me suis dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire en créant un outil pour les couples afin qu’ils reprennent leur communication.
Les médias et les thérapeutes divers s’inscrivent dans la philosophie de la destruction. Comment jugez-vous cela ?
Je ne suis pas contre le fait de se remettre en question et de vivre sa vie, mais il faut le faire de manière intelligente, il ne faut pas le faire de façon égoïste… Bien entendu qu’il est important de se remettre en question ! Refaire sa vie c’est bien, mais c’est encore mieux avec la personne avec laquelle on a décidé de s’engager…
Vous avez fait des tests autour de vous après la publication de votre livre. Qu’en est-il ressorti ?
Sincèrement, que du positif, ! Même les plus réticents au départ, qui étaient plutôt les hommes, ont témoigné en disant qu’ils étaient vraiment heureux de se retrouver en tête à tête avec la personne qu’ils aiment. Il faut passer une soirée à discuter de sujets que l’on n’a pas l’habitude d’aborder, même si certains sujets ne sont pas simples, mais l’idée est d’en tirer le meilleur et de se dire que l’on va faire les choses différemment. Les couples peuvent voir des choses qu’ils n’avaient pas envie de voir, aborder des sujets considérés comme difficiles dans le quotidien, mais qui, en réalité, sont fondateurs pour le couple. Je pense que chaque couple aura un thème un peu plus bancal mais, clairement, si les exercices sont bien faits, ils ressortiront grandis et plus forts.
Comment éviter que les bonnes résolutions prises ne soient oubliées quelques semaines plus tard ?
Je ne suis pas avec les couples et je ne pourrai pas être derrière pour vérifier ! Mais nous sommes en train de réfléchir à une application qui pourrait venir en complément. Déjà, les résolutions se notent à la fin de chaque rendez-vous et le fait d’écrire laisse une trace… Je pense que cela fait déjà partie du succès de la résolution. En plus, on prend les rendez-vous tous les 3 à 4 semaines, on reparle de la résolution précédente et, au bout du parcours, il y a un bilan où l’on reprend toutes les résolutions. Il n’y a rien de figé, mais l’idée est de se remettre en question et d’avancer. L’écrit est quelque chose d’important. C’est aussi un travail d’introspection. Il faut déjà bien se connaître pour pouvoir bien connaître l’autre, le comprendre, se mettre à sa place dans certaines situations, et il est aussi essentiel de s’aimer soi-même pour aimer l’autre et avoir un couple plus fort.
Pourquoi ce titre : « Save your love date» ?
Il y a douze rendez-vous. Je voulais remettre cette idée du couple qui se donne rendez-vous, comme les premières fois et remettre la partie séduction en jeu : ce soir, j’ai rendez-vous avec mon mari et je me prépare… Bien entendu, on a évolué, la séduction sera différente, mais on peut faire en sorte de retrouver le même piment, si ce n’est un piment plus fort, en s’en donnant simplement les moyens. Il faut penser positif pour attirer le positif.