Pierre Jovanovic: l’invité de Yannick Urrien du jeudi 24 février 2022
Le principal mis en cause en France dans la tentaculaire affaire Epstein n’est plus. Jean-Luc Brunel, 75 ans, a été retrouvé mort pendu dans sa cellule de la prison de la Santé à Paris, dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 février. Pour Pierre Jovanovic, l’affaire Epstein est loin d’être terminée et il nous en parle. En effet, Pierre Jovanovic, directeur littéraire des Éditions du Jardin des Livres, a racheté les droits du livre publié aux États-Unis sur l’affaire Epstein et il publie la version française de cette enquête. Dans cet ouvrage, Dylan Howard, Melissa Cronin et James Robertson révèlent les dessous de la vie détraquée du milliardaire Jeffrey Epstein, confident de Bill Clinton, qui a piégé, pendant 20 ans, pour le compte des services israéliens, des milliers de députés, sénateurs, hommes d’affaires, journalistes, stars de cinéma, scientifiques de renom, recteurs et doyens d’universités, Premiers ministres, princes et princesses (dont le prince Andrew), et même des présidents avec son réseau de prostitution de jeunes filles.
Contrairement à ce que peuvent penser certains, le suicide de Jean-Luc Brunel n’enterre pas cette affaire : « Il y a d’autres procès en cours. Prenez, par exemple, le procès de Ghislaine Maxwell, comparez-le au procès de Dominique Strauss-Kahn, cela devient très intéressant. On voit que le gouvernement américain protège totalement Ghislaine Maxwell, puisque les caméras ont été interdites au tribunal, les gens ont simplement pu faire des dessins, et techniquement personne ne sait si c’est véritablement Ghislaine Maxwell qui est là. Ce qui est plus intéressant, c’est que la juge américaine a interdit de rendre les pièces à conviction, dont le fameux carnet Hermès, qui était fourni en numéro de téléphone, avec des noms prestigieux, qui était deux à trois fois plus important que le fameux carnet noir d’Epstein. Tous ceux qui ont un pouvoir quelconque se trouvent dans ce carnet. Il y a surtout les ultras riches, parce qu’il ne faut pas oublier que c’était un moyen de faire chanter des gens grâce à ces vidéos. Dans les dîners parisiens, il y avait de jeunes femmes de 17 ans avec de grands patrons. Jean-Luc Brunel faisait exactement ce que faisait Epstein aux États-Unis. On peut dire que le réseau français était particulièrement actif. Je précise que, dès que la mort d’Epstein a été connue, son appartement a été vidé et on ne sait absolument pas par qui. »