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Véronique Genest : « Ce sont les doutes qui créent le complotisme et pas les complotistes qui créent les doutes ! »

Véronique Genest est l’une de nos comédiennes les plus populaires et elle est connue pour ne pas manier la langue de bois. Elle le démontre une nouvelle fois dans l’entretien qu’elle nous a accordé.

Elle sera sur la scène du Palais des Congrès Atlantia de La Baule, dimanche 13 février à 17h, avec Daniel Russo. La pièce « Si on savait » est une comédie. Le thème est le suivant : « Quand Patrick entend un homme lui dire ça, il a du mal à le croire, et pourtant… Le voilà dans l’au-delà devant cette personne qui lui fait le bilan de sa vie et lui demande ce qu’il aurait changé si c’était à refaire. Nous revivons alors avec lui ces moments, tels qu’il les a vécus, puis tels qu’il aurait pu les vivre en faisant d’autres choix. »

Pratique : « Si on savait » avec Véronique Genest et Daniel Russo, dimanche 13 février 2022, à 17h, au Palais des Congrès Atlantia de La Baule. Renseignements et réservations à Atlantia ou à l’Office de tourisme de La Baule au 02 40 11 51 51.

Extraits de l’entretien

Je ne suis pas dans les regrets. Je suis perpétuellement dans l’avenir et surtout dans les moments présents. Pour bien vivre, il faut connaître le passé pour s’en servir. Il faut aussi se projeter dans l’avenir pour essayer de le provoquer mais, pour bien vivre sa vie, il faut la vivre totalement dans le moment présent. Je ne suis pas quelqu’un qui a des regrets. Je m’arrange pour ne pas en avoir. J’assume mes prises de position et mes choix. En regardant en arrière, quand on fait un choix de vie, il y a toujours des raisons pour le faire, mais on ne sait jamais ce qui serait arrivé si l’on avait fait d’autres choix. On a une certaine philosophie de base et il faut essayer de s’y tenir. Ma philosophie, c’est qu’il faut vivre, travailler, subvenir aux besoins de sa famille… Parfois, la vie ne vous apporte pas forcément les propositions dont vous rêviez, mais il faut se débrouiller avec ce qu’elle vous propose.

En ce moment, alors que je suis vaccinée, je trouve que ce sont les non-vaccinés qui sont le plus à plaindre et je me bats pour eux.

Les personnes qui font des sacrifices en baissant la tête, sans dire les choses qu’elles pensent, sont en fait mal à l’aise…

Ces gens sont malheureux, mais je n’arrive pas vraiment à les juger, car il est plus facile de créer son indépendance quand on a du succès et quand on en a les moyens. Si l’on doit se mettre à dos les gens dont on dépend, il ne reste plus qu’à mourir ou à changer de voie ! Je conçois que c’est très compliqué. Ce ne sont pas des chemins bordés de fleurs ou de roses, mais c’est plus satisfaisant. C’est vrai, je me suis toujours battue pour la veuve et l’orphelin, et je prends toujours le parti de celui qui est le plus à plaindre. En ce moment, alors que je suis vaccinée, je trouve que ce sont les non-vaccinés qui sont le plus à plaindre et je me bats pour eux. Effectivement, cela m’aide à me regarder dans la glace.

Parfois, vous devez quand même payer pour vos prises de position : je fais référence à l’annulation de votre participation au film de Marc-Olivier Fogiel sur la GPA…

C’est autre chose, c’est de l’instrumentalisation. Je ne me suis pas disputée avec Marc-Olivier Fogiel : nous avons une divergence d’opinions, que nous avons toujours, mais nous nous sommes compris et nous nous sommes parlé. Son attitude a été absurde, mais je n’en attendais pas moins de lui, parce que c’est plus l’envie de se faire de la pub que de la vraie acrimonie. Surtout que je n’avais pas accepté le rôle que l’on m’avait proposé, car c’était un petit rôle, celui de la maman qui allait recevoir toutes les critiques parce qu’elle prenait le contre-pied de tout le monde en étant contre la GPA. Il est évident que tout le monde aurait associé ce rôle à ce que je pouvais être, alors que ce n’était pas du tout une opinion à l’emporte-pièce. Je suis même plutôt contente de ne pas l’avoir fait, parce que c’étaient trois jours de tournage et c’était un peu ridicule par rapport aux rôles auquel j’aspire. France Télévisions m’a téléphoné, il fallait accepter cela en catastrophe, mais ils se sont très bien conduits, ils ont été formidables, Anne Holmes (ndlr : directrice de la fiction de France Télévisions) a été formidable, donc je n’ai pas envie de médire sur ce film.

Par définition, un acteur doit pouvoir jouer des rôles qui ne lui correspondent pas. Si, par exemple, on lui donne celui du maréchal Pétain, cela n’implique pas pour autant qu’il soit pétainiste…

Bien sûr ! Dans « La Dame d’Izieu », mon ami Julien Cafaro interprétait le rôle d’un pourri qui vendait les enfants juifs. Il a accepté. Cela a été dur, parce qu’il est tout sauf ça, mais il voulait participer au film. J’ai trouvé qu’il était formidable. Évidemment, un acteur ne joue pas forcément le rôle qui correspond à ce qu’il pense. Il préfère le faire, parce que le public identifie beaucoup ce que l’on est et ce que l’on joue, mais ce sont des polémiques qui n’ont pas grand intérêt. Le vrai intérêt, c’est le débat de fond sur la GPA, pour parler des dérives possibles et de ce qu’il ne faut pas faire. C’est génial, quand on a plein de pognon, de dire que la GPA est quelque chose de formidable ! J’ai un ami qui a préféré opter pour la coparentalité, c’est formidable, parce que génétiquement les enfants ont un papa et une maman. On a quand même le droit de discuter de cela.

Valérie Pécresse m’a déçue par sa position sur les non-vaccinés

Comment voyez-vous cette campagne présidentielle ?

Elle est beaucoup trop violente, trop personnelle. Beaucoup de gens se présentent et tout cela est un peu trop dispersé. Je vois une bataille d’ego plutôt qu’une bataille d’idées. Je vois souvent des gens qui cachent une partie de la réalité pour ne pas avoir à l’exprimer. Il y a des gens qui ne sont pas francs. J’espère que les débats vont permettre de mettre la lumière sur les programmes. J’ai des idées, mais je n’ai pas encore fait de choix. Valérie Pécresse m’a déçue par sa position sur les non-vaccinés. Je trouve que l’on ne peut pas avoir des positions comme ça. Elle est en train, apparemment, de faire un revirement, nous verrons… On diabolise trop les gens et, en diabolisant certains, on en dédiabolise d’autres… Tout d’un coup, Mélenchon est devenu politiquement correct, Marine Le Pen aussi… Je suis en observation et je suis triste de voir à quel point les gens se laissent embarquer dans toute cette diabolisation et cette bataille de mots, comme fasciste ou raciste… Tout finit par perdre son sens.

Parce que l’on a affaire à des gens faibles, sans culture générale, qui ne savent riposter que par des anathèmes…

Tout cela est dirigé par la peur. Il y a beaucoup de fausses informations, mais il y a aussi des choses justes qui sont sorties de leur contexte et des choses que l’on publie en changeant les dates de publication. Donc, les gens ne peuvent pas savoir que c’est un vieux truc. Les réseaux sociaux ont beaucoup contribué à cela. On est camp contre camp. J’ai du mal à comprendre pourquoi on veut polémiquer sur tout, alors qu’il suffirait simplement de parler. On est dans un monde de caricature et de diabolisation. La caricature aide à la diabolisation : « Il ne faut pas parler avec celui-là, parce que c’est un fou… » On diabolise les gens en se dissimulant derrière une sorte de respectabilité complètement fausse, avec des fondements totalement erronés, comme en ce moment : « C’est irresponsable d’être contre le passe sanitaire, parce que cela protège les autres ! » Or, toutes les études montrent que cela ne protège personne. Cela raccourcit la propagation du virus, mais cela n’empêche pas sa transmission. Tout est faux !

 

Écrit par Rédaction

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